Témoignage de jardinier

Quand les prairies nous sont contées

Découvrez les astuces des Ambassadeurs du réseau Jardins de Noé et prenez-en de la graine !

Quand les prairies nous sont contées

Sylvie
© S. Patry
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© B. Patry

Témoignage de Sylvie Patry

« Les premières années, nous passions la tondeuse sur l’ensemble de nos prairies pour “faire propre”; mais au fil du temps nous avons observé la présence d’une ou deux orchidées sauvages. Nous étions ravis et surpris de les voir là.

Au départ nous pensions juste les préserver en évitant de les tondre. Nous mettions de petits bâtons à chaque pied pour les contourner. Mais après quelques années, il n’était plus possible de toutes les contourner, nous aurions eu un champ de bâtons ! Nous avons donc décidé de ne plus tondre ces prés. 

Nous ne voulions pas pour autant que le terrain ressemble à une “jungle” surtout près de l’accès à la maison, mais on peut protéger le naturel sans toutefois que le terrain paraisse abandonné. Au contraire la prairie fleurie y apporte un charme certain qui plait beaucoup.

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© S. Patry

Au printemps je tonds entièrement une ou deux fois pour nettoyer un peu après l’hiver. A partir d’avril environ, je tonds seulement le pourtour de la prairie et je crée à l’intérieur de petits chemins de la largeur de la tondeuse pour pouvoir admirer les floraisons de plus près. Leur emplacement n’est pas spécialement le même tous les ans car je crée les chemins, après repérage, en fonction de l’emplacement des plantes sauvages que je veux conserver cette année-là et j’essaie de créer de jolies courbes.

De ce fait les parties non tondues se couvrent de plus en plus de fleurs sauvages indigènes qui se ressèment toutes seules et qui nous donnent une prairie fleurie évoluant au fil des saisons. Nous y découvrons souvent de nouvelles variétés de fleurs que nous n’avions jamais imaginées (lin sauvage, hélianthèmes, origan, achillées, scabieuses, centaurées, sauges des près, salsifis, etc.) et nos préférées : les orchis et ophrys sauvages !

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© S. Patry

Chaque année est différente en fonction de la météo et on s’adapte à ce que la nature nous offre. Le spectacle est toujours différent.

Si certaines grandes plantes deviennent trop envahissantes et risquent d’étouffer les autres je les arrache manuellement au fur et à mesure (chardons, armoises …..) je sélectionne par l’arrachage et non par la plantation. Toutes les fleurs présentes sont venues là en semis spontanés, c’est là notre fierté !

sur une scabieuse de la prairie.jpg
© S. Patry

De plus toute cette flore diversifiée attire de plus en plus d’insectes, de papillons, et de petits animaux de toutes sortes. Nous l’avons vraiment observé : les papillons et insectes sont plus nombreux qu’avant. Nous essayons au maximum de préserver aussi leurs plantes hôtes (les cardamines pour les “aurores”, les orties, le fenouil, etc.). Quel plaisir en été de flâner au milieu de toute cette nature préservée et de voir voler et butiner tout ce petit monde !

Le seul inconvénient que l’on pourrait y trouver est qu’au moment de la tonte en fin d’automne il faudrait disposer d’une faucheuse car avec la tondeuse ou même la débroussailleuse à roues c’est assez contraignant.

sur une centaurée de la prairie.jpg
© S. Patry

Je ne peux donc que conseiller les indécis à s’y lancer et à découvrir ce qui va pousser chez eux. Chaque prairie naturelle est différente, c’est là la surprise.

Si cela ne plait pas il suffit de tout couper, ce n’est pas irréversible ! Enfin, si c’est une prairie naturelle avec semis spontanés elle ne coûte absolument rien, aucune dépense à faire ! »

 

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