Pour débuter, nous vous proposons de découvrir comment faire votre propre BRF à partir de vos déchets de taille.
Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) désigne à la fois un matériau et une technique, arrivés en France il y a une vingtaine d’années. Pour obtenir un BRF de bonne qualité, il est conseillé de broyer des branches ou broussailles, ou tout petits bois de moins de 7 cm de diamètre. En effet, plus le diamètre des rameaux est faible, meilleur sera l’effet du BRF sur le sol. Le bois jeune est privilégié pour la production de BRF car il contient de la lignine en formation, qui est plus attaquable par les champignons et bactéries du sol que la lignine adulte, ce qui en fait un meilleur fertilisant.
Idéalement, on utilise dans le broyage des rameaux en période dormante, donc sans leurs feuilles en fin d’automne ou hiver. En effet, on préconise de ne pas mettre trop de feuilles dans le BRF car le feuillage en trop grande quantité favorise beaucoup les bactéries mais moins les champignons, ce qui fait que l’on se rapproche d’un processus de compostage classique sans les vertus propres au BRF.
Le bois utilisé pour le BRF peut provenir de la taille et l’élagage de plusieurs types de végétaux. On peut ainsi utiliser les branchages issus de la taille et élagage d’arbres d’ornement, mais aussi de la taille d’arbre fruitiers ou des haies (pour en savoir plus sur l’élagage des arbres vous pouvez consulter cet article). Concernant les essences à utiliser, plusieurs hypothèses sont répandues sur des essences à favoriser et d’autres à éviter. Il peut être recommandé d’éviter d’utiliser trop de résineux (conifères), dont la part dans le broyat ne doit pas dépasser 10 à 15 % du total, car ces derniers possèdent davantage de composés allélopathiques qui peuvent inhiber la germination d’autres plantes (terpènes, polyphénols ou alcaloïdes par exemple). D’autres hypothèses sur les essences à éviter existent, notamment à propos de la concentration en éléments chimiques (comme le tanin), mais il n’y a pas d’expériences pratiques qui ont pu démontrer un véritable effet sur la qualité du BRF. En somme, il est recommandé d’utiliser un maximum d’essences différentes pour réaliser son BRF : plus la diversité d’essences est importante, moins la composition d’un élément potentiellement inhibiteur sera forte et plus le BRF sera riche !
Pour fragmenter le bois en vue de produire du BRF, il faut le broyer. En effet, l’écorce des branches est recouverte de cutine qui permet de les protéger des bactéries et champignons. Ainsi, en broyant les branches, le bois est mis à nu, ce qui le rend facilement dégradable par les bactéries et champignons qui pourront alors utiliser le bois pour enrichir le sol (voir la fiche 3 pour détail).
Utiliser un broyeur facilite considérablement le travail de fragmentation du bois, il en existe de diverses gammes sur le marché avec des prix variables. Bien que simples d’utilisation, ils peuvent tout de même demander une certaine dose de patience, un appareil compatible avec le budget d’un jardinier amateur n’étant pas toujours capable d’avaler rapidement une grande quantité de bois. L’expérience montre que l’on gagne du temps en broyant juste après la coupe au fur et à mesure !
Pour les branches mortes et sèches, il n’est pas recommandé de les inclure dans le BRF car elles risquent de pomper l’eau du sol plutôt que de le maintenir humide. Elles sont de plus appauvries en nutriments donc il vaut mieux ne pas les utiliser ou alors en très petites proportions en mélange au reste du broyat.
Voilà, vous savez à présent comment fabriquer du BRF pour votre jardin ! Il suffit de l’épandre sur le sol que voulez enrichir en vue de vos cultures directement après le broyage, entre septembre et février, ou n’importe quand dans l’année si vous souhaitez l’utiliser en tant que paillis.
Vous avez accès à la fiche de présentation sur le recyclage des déchets verts ici. Pour poursuivre vous avez aussi la fiche 2 qui vous aide à utiliser efficacement le BRF et la fiche 3 pour en savoir plus sur l’effet du BRF dans le sol.