Qui est qui : Coccinelle asiatique ou coccinelle à 7 points ?

À gauche : Coccinelle à 7 points (Coccinella septempunctata) ; À droite : Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) © Steve Hopkin / Ardea / Biosphoto

Avant la fin de l’été, et pour bien commencer cette nouvelle année scolaire, prenons un moment pour apprendre à distinguer ces petites bêtes qui symbolisent la chance, la joie et les grands bonheurs à venir : les coccinelles. 

Contrairement aux idées reçues, le nombre de points sur le dos des coccinelles n’indique pas leur âge, mais bien l’espèce à laquelle elles appartiennent.

Présentation des coccinelles  

Les coccinelles sont des insectes de petite taille aux colorations variées qui appartiennent à l’ordre des Coléoptères (Coleoptera) et à la famille des Coccinellidae. Leur corps est composé d’une tête, d’un thorax et d’un abdomen. Il est de forme hémisphérique. Les coccinelles possèdent également un pronotum, bouclier protecteur placé derrière la tête et qui recouvre partiellement les ailes avant. Les coccinelles sont dotées d’une paire d’ailes membraneuses repliées sous les élytres, lorsqu’elles ne sont pas en vol. Les élytres sont des ailes durcies, souvent de couleur rouge ou noires et ornées de taches, qui recouvrent et protègent le corps des coccinelles et leurs ailes. 

 

Coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) © noeudpap29 (forum Papillons & Jardin)

Pour distinguer les différentes espèces de coccinelles, il est essentiel d’observer attentivement le pronotum, les élytres et le nombre de tâches.

Coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) iPhoto © Claudius Thiriet

Il est important de prêter attention aux angles antérieurs et postérieurs du pronotum, car les détails varient d’une espèce à l’autre. La tache scutellaire se situe au point d’attache des élytres entre elles, au niveau du scutellum, près du pronotum. La suture élytrale correspond à l’endroit où se rejoignent les deux élytres.

Le cycle de vie de la coccinelle comprend plusieurs stades : oeuf, larve, nymphe et adulte. La durée de développement des coccinelles varie selon la température. Les larves subissent plusieurs mues avant d’atteindre le stade final. Une fois la métamorphose terminée, l’adulte émerge et la coloration définitive apparaît au bout de quelques heures.

Vous pouvez partir à la recherche des coccinelles dans tous les recoins de votre jardin : elles sont présentes toute l’année. Au printemps et en été, les adultes, les larves et les nymphes pullulent. En automne et en hiver, seuls les adultes sont visibles. Pendant la période hivernale, les coccinelles hibernent sous des pierres ou des feuilles sèches, dans un tas de bois, dans un arbre ou même dans une fissure de mur.

 

La coccinelle, un auxiliaire de vie qui protège nos cultures

Dans nos jardins, les coccinelles sont de redoutables prédatrices de ravageurs tels que les pucerons, les cochenilles et les acariens. Leur appétit vorace en fait de véritables alliées pour maintenir la santé de nos plantes. Pour en savoir plus sur le rôle essentiel des coccinelles et découvrir comment elles peuvent devenir un atout précieux dans votre jardin, consultez l’article sur les coccinelles.

© Pxhere

Morphologie

  • La coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) est l’une des coccinelles les plus connues, souvent surnommée “bête à bon Dieu”. Elle mesure entre 5 à 8 mm et sa forme est bombée et ovale. Ses élytres sont de couleur rouge avec sept taches noires, régulières et bien délimitées. Le motif de ses taches suit un schéma spécifique : 1-4-2, allant de la base vers l’extrémité des élytres. Le pronotum est noir, avec deux angles antérieurs de couleur blancs. 
  • La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis), également appelée coccinelle asiatique multicolore ou coccinelle arlequin, mesure entre 6 à 8 mm. Cette espèce se distingue par une grande variabilité de formes et de motifs. Son pronotum peut présenter différents motifs, souvent avec deux bandes latérales blanches continues.  Les élytres, lisses et glabres (dépourvues de poils), varient considérablement en couleur, allant du jaune au rouge vif, et peuvent être noirs. Les taches sur les élytres varient également en couleur et en nombre, certaines formes n’en possèdent aucune.

À gauche : Coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) ; À droite : Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) © H. Bouyon / INPN Espèces

Cette variabilité fait de la coccinelle asiatique une espèce particulièrement remarquable par sa diversité. 

Tout comme elle possède plusieurs noms, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) a également plusieurs formes influencées par son régime alimentaire et les conditions environnementales. La coccinelle asiatique est à la fois un exemple de polymorphisme* et de polyphénisme**. 

Selon le climat, la coccinelle peut produire des dégrés de mélanisation plus ou moins importants, ce qui conduit à l’obtention de coccinelles de couleur noires. En effet, les formes noires sont plus avantageuses par climats froids car les surfaces sombres permettent d’absorber la chaleur plus rapidement. Pour découvrir un autre exemple de polyphénisme, consultez l’article sur un papillon qui change au fil des saisons : la carte géographique

*Le polymorphisme c’est lorsque l’ensemble des caractéristiques observables d’un individu (phénotype) est différent au sein d’une même espèce. Par exemple, la coccinelle asiatique possède plusieurs formes. 

**Le polyphénisme est un phénomène biologique où une seule espèce peut présenter plusieurs phénotypes distincts en réponse à des variations de l’environnement.

Différentes formes de coccinelles asiatiques (Harmonia axyridis) En haut : forme succinea ; En bas à gauche : forme conspicua ; En bas à droite : forme spectabilis © H. Bouyon / INPN Espèces

  • La forme succinea possède des élytres de couleur rouge ou jaune avec de nombreuses taches noires. 

  • La forme conspicua possèdent des élytres de couleur noires et 2 taches de couleur pâle, rouge ou jaune.

  •  La forme spectabilis est semblable à la forme conspicua mais possède 4 taches au lieu de 2.



Mode de vie et comportement 

  • La coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) est très commune, on la retrouve dans tous types de milieux, à l’exception des dômes de fourmilières. Elle se nourrit principalement de pucerons, et complète son alimentation avec du pollen, qui représente entre 30 et 50% de son régime alimentaire.  
  • La coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) est une espèce envahissante, qui est capable de s’adapter à de nombreux habitats. Dans certains pays elle a été introduite volontairement pour être un agent de lutte biologique. Omnivore, elle se nourrit de nombreuses espèces d’insectes ce qui lui permet de proliférer rapidement. Grâce à ses différentes formes phénotypiques, elle peut survivre dans des conditions climatiques variées.

 

 

La coccinelle asiatique, une espèce envahissante

Tandis que la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) permet une régulation des populations de pucerons et n’entraîne que peu de risques sur la biodiversité indigène, la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) représente une menace pour la biodiversité en raison de sa capacité à surpasser les autres coccinelles (indigènes ou exotiques). C’est une espèce exotique envahissante (EEE). Sa présence dans l’écosystème provoque des interactions de compétition entre espèces pour les ressources alimentaires, ce qui constitue un impact négatif sur les populations locales de coccinelles et d’autres insectes aphidiphages (se nourrissant de pucerons). 

C’est pourquoi il est fortement déconseillé d’acheter des coccinelles pour le jardin. Il est préférable d’attirer naturellement les coccinelles indigènes en créant un environnement favorable dans votre jardin, par exemple en plantant une prairie fleurie avec des fleurs riches en nectar. Cependant, si vous êtes contraints d’acheter des coccinelles dans le commerce, assurez-vous qu’il ne s’agit pas de coccinelles asiatiques. 

 

Sources : 

 

CPIE 72 – Coccinelles, https://cpie72.fr/wp-content/uploads/2021/03/Guide-coccinelles.pdf

Groupe coccinelles du Nord-Pas de Calais – Clé d’identification des coccinelles du Nord-Pas de Calais,https://gon.bibli.fr/scan/2014_v4_2_cle_coccinelles_NPdC.pdf

Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), Harmonia axyridis (Pallas, 1773), https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/459325

Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), Coccinella septempunctata (Linnaeus, 1758), https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/11165/tab/fiche

Roy et al.,  (2016). The harlequin ladybird, Harmonia axyridis : global perspectives on invasion history and ecology. Biological Invasions, 18(4), 997‑1044. https://doi.org/10.1007/s10530-016-1077-6

Goetz, D. W. (2008). Harmonia axyridis ladybug invasion and allergy. Allergy And Asthma Proceedings, 29(2), 123‑129. https://doi.org/10.2500/aap.2008.29.3092

Agrireseau – Comment différencier les principales espèces de coccinelles retrouvées au Québec ?, https://www.agrireseau.net/lab/documents/Coccinelles.pdf

Observatoire SHNA-OFAB – Aide à la détermination des coccinelles, https://observatoire.shna-ofab.fr/shna-ofab/fichiers__pdf_/3-ressources/3-aides_a_la_determination/aide_a_la_determination_des_coccinelles_de_bourgogne-franche-comte_2020.pdf




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