Les prairies fleuries sont des écosystèmes riches en biodiversité et sont caractérisées par la présence d’une grande variété de plantes à fleurs. Elles offrent un habitat essentiel pour de nombreux animaux, notamment les insectes, les oiseaux, les petits mammifères et même les reptiles.
Les hautes herbes sont idéales pour se cacher et les fleurs fournissent de la nourriture abondante pour les insectes pollinisateurs. Il est essentiel de préserver ces espaces et écosystèmes si importants pour la biodiversité.
Importance pour les pollinisateurs
Les pollinisateurs forment un groupe diversifié d’animaux, dominé principalement par les insectes. Les plus connus parmi eux sont les abeilles (Hymenoptera) et les papillons (Lepidoptera). Cependant, d’autres hyménoptères comme les fourmis et les guêpes, ainsi que les diptères (mouches, moucherons, syrphes etc.) et les coléoptères jouent un rôle important dans la pollinisation.
Bien que les insectes constituent une majeure partie des agents pollinisateurs, certains vertébrés participent également à la pollinisation, mais on ne les retrouve pas en France métropolitaine.
Les pollinisateurs, notamment les abeilles, visitent les fleurs pour collecter du nectar et du pollen, qui leur fournissent respectivement du sucre et des nutriments essentiels tels que des protéines, des sels minéraux et des vitamines. La santé des abeilles et des autres pollinisateurs dépend de la préservation et de la diversité des espèces florales, car ils ont besoin de butiner une grande variété de plantes.
Certaines espèces de pollinisateurs sont spécialistes et ne visitent qu’un nombre limité d’espèces de plantes, tandis que d’autres sont généralistes et butinent de nombreuses espèces. De même pour les plantes, où les spécialistes ne sont pollinisés que par un nombre limité d’espèces et inversement pour les généralistes.
Pour préserver et soutenir les pollinisateurs, il est crucial de développer des surfaces fleuries qui possèdent une grande diversité d’espèces attractives.
Diversité des espèces
La diversité de plantes signifie une diversité d’habitats, de nourriture et de niches écologiques pour la faune, plus il y’a de plantes différentes, plus il y aura d’espèces variées.
En offrant un refuge et une source de nourriture pour de nombreuses espèces animales et végétales, les prairies fleuries jouent un rôle crucial dans la préservation de la diversité biologique.
Quoi semer dans une prairie fleurie ?
Le choix des graines que vous semez dans votre prairie fleurie va dépendre de deux critères: votre sol (s’ il est humide ou sec) et la faune que vous voulez attirer (plutôt les abeilles, les papillons, les oiseaux…).
En général, un mélange pour prairies se compose comme cela ;
- Un assortiment de fleurs à choisir en fonction du type de sol (vous pouvez aussi rajouter d’autres graines de votre choix aux mélanges)
- – En cas de sol humide : achillée, reine-des-prés, digitale, verge d’or, asters, sanguisorbe, marguerite, ancolie…
- – En cas de sol sec : centaurée, millepertuis, achillée, matricaire, coquelicot, origan, fenouil…
- Des légumineuses : lupin, vesce, trèfle incarnat, sainfoin…
- Des graminées : fétuques rouges et ovines, folle avoine… (il faut en semer en minorité car les graminées germent plus vite et risquent, en trop grand nombre, d’étouffer les plantes à fleurs)
Prairie de Noé
Les prairies fleuries sont souvent ciblées par les programmes de conservation en raison de leur importance pour la biodiversité.
De nombreuses initiatives de restauration d’écosystèmes impliquent leur réhabilitation afin de préserver la faune et la flore indigène.
En résumé, les prairies fleuries sont des écosystèmes essentiels qui fournissent habitat, nourriture et abri à une grande variété d’espèces animales et végétales, contribuant ainsi à la préservation de la biodiversité.
Prairies de Noé est un programme porté par l’association Noé, lancé en 2009 et qui vise à restaurer des habitats favorables aux pollinisateurs sauvages. En parallèle, il cherche à accroître les connaissances sur les pollinisateurs en France et à informer le public quant à l’importance de leur protection et à la préservation de la biodiversité.
Le programme Prairies de Noé répond à un besoin fort d’amélioration des connaissances sur le statut des pollinisateurs sauvages et de conservation de certaines espèces menacées.
Il correspond aussi à une nécessité à moyen terme de restauration des milieux naturels ordinaires, en milieu urbain et rural, et de mobilisation de la société civile (grand public, collectivités, entreprises) sur cet enjeu environnemental majeur pour nos sociétés. L’une des ambitions des Prairies de Noé est ainsi de restaurer des zones de refuge, de reproduction et d’alimentation en faveur des insectes pollinisateurs et de l’ensemble de la biodiversité prairiale.
Le programme Prairies de Noé est issu du double constat d’un déclin des populations de nombreuses espèces de pollinisateurs sauvages au cours des dernières décennies, associé à une diminution et à une dégradation importante des habitats de ces insectes au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
Cette diminution des habitats des pollinisateurs est la conséquence de l’intensification de l’agriculture et de l’urbanisation qui a opéré au cours de cette période.
De plus, les connaissances actuelles sur le déclin des pollinisateurs sauvages restent encore lacunaires en France. Bien que les abeilles et en particulier l’abeille domestique soient bien connues du grand public, les pollinisateurs dans leur diversité (abeilles, papillons, bourdons, syrphes…) sont globalement méconnus et ignorés.
C’est dans ce cadre que le programme Prairies de Noé a vu le jour en 2009, avec pour objectif de restaurer des zones de refuge, de reproduction et d’alimentation en faveur des insectes pollinisateurs. Les milieux d’actions ciblés par Noé sont les zones agricoles, les abords des infrastructures (routes, voies ferrées, zones aéroportuaires…) et plus généralement l’ensemble des milieux ouverts dont la biodiversité est fortement dégradée.
Les ambitions du programme sont ainsi de :
- Former une trame d’habitats favorables aux pollinisateurs sauvages au niveau national
- Accompagner les changements de pratiques des différents acteurs concernés (agriculteurs, gestionnaires d’espaces verts) pour favoriser les pollinisateurs sauvages
- Augmenter notre niveau de connaissance sur les pollinisateurs en France pour mieux agir en leur faveur et sensibiliser le plus grand nombre à la protection de ces insectes.
- Sensibiliser le grand public au déclin de la biodiversité et à la nécessité des changements de comportements.
Mettre en place une prairie fleurie et protéger les pollinisateurs avec Jardins de Noé
Voici quelques gestes simples présents dans la Charte Jardins de Noé et qui rendent vos espaces verts attractifs aux pollinisateurs.
- Geste 1 : Laisser un coin au naturel et laisser pousser la flore sauvage.
- Geste 2 : Mettre en place une prairie fleurie naturelle (évidemment !) Pensez à la période de floraison des plantes choisies pour qu’elle soit la plus longue possible ce qui permettra de répondre aux besoins des pollinisateurs.
- Geste 3 : Aménager des habitats pour la faune locale. Lors de l’élaboration de votre espace vert, pensez à préserver et à restaurer la biodiversité en y intégrant des plantes nectarifères et pollinifères. Découvrez une liste de plantes attractives ici. Vous pouvez également penser à créer une mare naturelle sans poissons, des murets en pierre sèche et créer des haies diversifiées.
- Geste 6 : Je limite l’éclairage nocturne : Pensez à éteindre les lumières ! Les lumières artificielles peuvent désorienter les insectes pollinisateurs et perturber leurs cycles de vie.
- Geste 7 : Favoriser les plantes locales : Privilégiez les plantes locales qui sont parfaitement adaptées aux conditions régionales et à leurs visiteurs.
Pour aller plus loin dans la préservation des pollinisateurs, il est possible de participer à des opérations de suivi de ces insectes comme Spipoll (Suivi photographique des insectes pollinisateurs) et l’Opération Papillon porté par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle. (pk pas intégrer Lépinoc)
Ce dernier vise à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation. En partageant vos observations en ligne, vous contribuez à une surveillance à long terme des pollinisateurs sauvages et domestiques. Ces données offrent une vision à long terme des tendances et de l’efficacité de vos interventions pour protéger ces acteurs essentiels de nos écosystèmes.
Sources :
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1077-semer-prairie-fleurie.html
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/rapport_evaluation_pollinisateurs-IPBES.pdf
https://openknowledge.fao.org/items/53b5250e-7e13-4a13-92d0-e2d0d5084db5
https://www.fao.org/world-bee-day/fr
https://www.valhor.fr/actualites/8-edition-de-la-semaine-des-fleurs-pour-les-abeilles-2024
https://bo.valhor.fr/wp-content/uploads/2022/06/liste_plantes_attractives-abeilles.pdf