Le sol est l’élément de base du jardin. La croissance et la santé de vos plantations dépendent de ses qualités physiques comme de sa composition chimique. Il existe de nombreuses manières d’améliorer ses qualités , qui ne se traduisent pas toutes par l’utilisation d’engrais, dont les excès peuvent être néfastes tant au jardin qu’à l’environnement. Découvrez pourquoi adopter des pratiques respectueuses de l’environnement sur son sol, c’est préserver tous les êtres vivants !
Le sol nous supporte tous !
Le sol, un élément déterminant
On a parfois tendance à penser que les éléments nutritifs sont le principal facteur déterminant la réussite des plantations, alors que les qualités physiques du sol sont tout aussi importantes ! Ainsi, un sol sablonneux s’assèchera très vite et entraînera les éléments nutritifs loin des racines. Au contraire, un sol lourd retiendra trop l’humidité, favorisant les maladies bactériennes ou les champignons sur les racines. De même, la vie du sol participe tout autant à sa qualité. Un sol sans vie ne contribue pas de la même façon à la croissance végétale qu’un sol rempli de microorganismes (chamipgnons, bactéries, etc.). Par exemple, bactéries du sol fixent l’azote atmosphérique qu’elles transmettent aux racines favorisant le développement de la plante. La nature est bien faite, prenez soin de cette vie souterraine qui vous le rendra bien !
Découvrez la faune du sol avec Lydia et Claude Bourgignon tous deux agronomes.
De l’engrais, pourquoi pas mais naturel !
Dans le jardin, la tendance va souvent à prélever les déchets verts (tonte ou débris végétaux) alors que ceux-là permettent de fournir des éléments nutritifs au sol, indispensables à la croissance des plantes. Les engrais de synthèse utilisés trop facilement donnent peut-être de bons résultats mais seulement à court terme. En effet, ces produits chimiques déséquilibrent fortement la vie microbienne du sol et le fragilisent à long terme. Afin d’entretenir la fertilité de son sol naturellement, la culture des légumineuses (engrais verts), des apports de compost ou le fait de ne jamais laisser son sol à nu peuvent être intéressants.
Comment l’engrais devient l’ennemi du jardinier…
L’engrais, utile lorsque employé à bon escient, peut poser plus de problèmes qu’il n’est censé en résoudre, jusqu’à se transformer en cauchemar de jardinier ! Quand une plante se voit offrir une bonne dose d’engrais, directement assimilable, les résultats sont rapidement visibles. Mais une croissance rapide fragilise aussi les plantes : les racines poussent moins profondément, aggravant les effets de la sécheresse, les nitrates se concentrent dans les feuilles, favorisant les attaques de champignons et de ravageurs, qu’on aura ensuite tendance à traiter… C’est le début d’un cycle infernal de traitements ! Cette mobilisation de ressources et d’énergie est-elle vraiment de mise dans un jardin d’agrément ?
80
C’est le pourcentage de la biomasse animale qui se concentre dans le sol.
Préserver les cours d’eau et nappes phréatiques
L’abus d’engrais est aussi une cause de pollution des milieux naturels : les plantes du jardin ne pouvant absorber les doses massives, les éléments vont être entraînés par les eaux de surfaces ou drainés dans les nappes phréatiques. Ces abondantes concentrations d’éléments nutritifs vont se traduire par un phénomène d’eutrophisation, ou prolifération d’algues vertes, au détriment de tous les autres organismes, animaux comme végétaux. La concentration en nitrates rend aussi de plus en plus souvent les eaux des nappes impropres à la consommation humaine entraînant des coûts de traitement prohibitifs pour les collectivités, ou la généralisation de la consommation d’eau en bouteille, dont le plastique vient allonger encore la liste de nos déchets.
Sol, flore, faune… tout est lié !
Dans ce milieu vivant qu’est le sol, les engrais peuvent entraîner des modifications de cet équilibre fragile. En effet, toutes les plantes ne sont pas adaptées pour survivre dans un milieu trop riche : certaines voient leur croissance réduite, d’autres disparaissent purement et simplement. Les plantes nitrophiles, qui apprécient les fortes doses d’engrais, sont par contre favorisées et étouffent bientôt les autres par leur vigueur. Dans une prairie, cette diminution de la variété végétale est oin d’être favorbale aux papillons, dont les chenilles sont souvent dépendantes d’une ou quelques plantes. Cet exemple est malheureusement loin d’être le seul.
Soignez la faune du sol indispensable à l’équilibre du jardin
Cette vie dans le sol est la base de la bonne structure du sol et de sa fertilité. Elle est donc indispensable aux plantes, de l’échelle de l’infiniment petit – avec la vie microbienne qui dégrade la matière organique pour la rendre assimilable par les plantes – jusqu’aux vers de terre dont le travail améliore l’aération et le drainage du sol pour un meilleur enracinement. Parmi ces animaux, n’oublions pas non plus les auxiliaires des cultures, comme les mille-pattes et araignées, qui aident à combattre les « indésirables », tels que pucerons ou chenilles.
Bien gérer son sol, c’est donc améliorer ses qualités physiques et biologiques : cela permet de mieux valoriser les apports nutritifs, de réduire l’arrosage, de limiter le traitement des maladies… c’est donc une condition essentielle pour un jardin respectueux de l’environnement !
Notes et références
Bibliographie
- Le sol, la terre et les champs, Claude Bourguignon, Sang de la Terre, 2002.
- Collaborer avec les bactéries et autres micro-organismes : Guide du réseau alimentaire du sol à destination des jardiniers, Jeff Lowfels et Wayne Lewis, 2008.
Site web et vidéo