Libérez votre jardin !

Plusieurs mouvements prônent l’expression presque totale de nos petits lopins de terre.

Ces nouveaux modes de (non?)gestion laissent place à l’évolution, au changement de votre jardin et de la biodiversité qui le compose. Car rappelons-le, laisser des espaces dans lesquels l’homme intervient peu permet d’enrichir ces milieux en ressources (le végétal arrivant à polliniser et fructifier), en diversité écosystèmes et en refuges dans laquelle la petite faune adore venir se cacher (1).

Exemple de jardin avec une gestion douce. ©Biosphoto

Il ne s’agit toutefois pas d’annuler toutes interventions sur votre jardin, l’idée n’étant pas de le rendre impraticable, mais plutôt d’intervenir ponctuellement et localement. Mieux encore, d’agir une fois en prévention pour ne plus devoir intervenir cent fois par la suite (bref, la solution parfaite pour les jardiniers ayant un poil dans leur main verte).

Il est par exemple possible de limiter les hauteurs de pousse en semant des espèces couvres sols. Ces plantes rases évitent aux autres espèces d’atteindre de trop grandes hauteurs grâce à leur densité de recouvrement. Plusieurs de ces espèces couvres-sols sont adaptées au jardin et aux piétinements, tels que le trèfle rampant Trifolium repens ou encore la potentille rampante Potentila reptans.

Exemple de plantes couvres-sols au pied d’un arbre. ©Biosphoto

De la même manière, le paillage peut être une solution intéressante pour laisser des zones de votre jardin dégagées. Pailler limite le développement de la flore spontanée tout en étant bénéfique à la protection de sols et à l’économie d’eau pour vos plantations. Pour plus d’informations sur le paillage : http://www.jardinsdenoe.org/utiliser-le-paillage/

Libérez votre jardin c’est aussi jouer avec lui, se laisser surprendre par les paysages, ambiances et drôles d’espèces qu’il nous permet de côtoyer. Si besoin, rendez plus attrayants ces espaces en y plantant des bulbes à l’automne pour voir crocus, tulipes et scilles se développer au printemps.

Attention toutefois, naturel et négligé étant encore trop souvent confondus, cette nouvelle libre identité de votre jardin peut être victime de remarques négatives et parfois assez démotivantes.

N’hésitez pas à communiquer sur votre initiative, à montrer que cette démarche est volontaire, à mettre en avant l’évolution de votre jardin au fil des saisons et des années.  Vous pouvez par exemple signaler par une affiche ou une plaque la gestion douce de votre jardin ou encore exposer quelques photos de vos plus belles observations.

Exemple d’affichage pour une gestion douce dans vos espaces. ©Agglomération de Sénart

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Laisser des espaces naturels dans votre jardin c’est aussi un acte de communication, de sensibilisation, de pédagogie. Une action pour vous, votre entourage, vos voisins et bien-sûr, pour la biodiversité.

 

Pour aller plus loin :

  • Lenoir, E. (2020). Le petit traité du jardin punk : Apprendre à désapprendre. Terre vivante.
  • Clément, G. (1997). Jardins en mouvement, friches urbaines et mécanismes de la vie.Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 39(2), 157-175.

(1) Nélida R. Villaseñor, Luna A. Chiang, H. Jaime Hernández, Martín A.H. Escobar, Vacant lands as refuges for native birds: An opportunity for biodiversity conservation in cities. Urban Forestry & Urban Greening, Volume 49, 2020, 126632, ISSN 1618-8667. https://doi.org/10.1016/j.ufug.2020.126632

Partagez sur les réseaux sociaux :

Donnez votre avis