Abri, nourriture,… le vieil arbre a bien des avantages, apprenons en plus sur les mammifères, oiseaux et insectes qui profitent de ses bienfaits !
Les indices pour identifier un arbre habité
Sur le tronc
Le tronc est souvent le témoin de bien des passages plus ou moins longs ! A commencer par les pics qui créent de grandes cavités ronde ou ovale. Une fois abandonnées, elles feront le bonheur de nombreux oiseaux et animaux. L’entrée rétrécissant au fur et à mesure de la cicatrisation de l’arbre, les locataires seront différents selon la taille du trou.
Les pics laissent également la marque de leur bec, par des trous de forme irrégulière, sur le tronc en recherchant les insectes qui se trouvent en dessous.
Plus discrets, les insectes du bois laissent des trous de petite taille ronds ou ovales nettes laissant échapper parfois de la sciure.
Au sol
Les arbres peuvent faire, pour certains animaux, des perchoirs de choix pour manger à l’abri des prédateurs. On retrouve donc au pied de l’arbre, diverses graines et cônes sur lesquels les consommateurs ont laissé des traces qui permettent de les identifier.
La noisette par exemple, fruit très apprécié pour son amande, doit être percée avant d’être consommée. La sitelle a ainsi pour technique de coincer la noisette dans une fissure puis d’abandonner la coque vide en place, y laissant des traces de becs irrégulières.
Les petits rongeurs sont facilement identifiables au trou rond qu’ils font sur l’enveloppe et sur laquelle peuvent se distinguer des traces de dents.
Ainsi, la noisette est le gite spécifique au baladin dont la larve se développe à l’intérieur avant de percer un petit trou rond dans la coque.
En foret, ce sont les cônes de résineux qui peupleront le sol puisque les graines, cachées sous les écailles, sont très recherchées par divers animaux.
Le pic épeiche coince, par exemple, le cône dans une crevasse avant de le décortiquer quant les petits rongeurs ne laisseront de leur passage que le cône intégralement écaillé.
A noter que le pic vert et le pic noir, très friands de fourmis, n’hésitent pas également à donner des coups de becs importants, dans les fourmilières qui se trouvent au pied de l’arbre, laissant apparaître des trous.
Les locataires de l’arbre vieillissant
Si la chevêche d’Athéna a longtemps été considéré comme l’emblème des vieux arbres, elle a souffert de la disparition de son habitat de prédilection, les vergers et les vieux arbres qu’on y laissait, qui rassemblaient alors toutes les conditions dont elle avait besoin : gîte et nourriture.
Les vieux arbres profitent de la présence de plusieurs espèces :
Les pics
Ce sont les pics qui sont à l’origine des cavités où ils logeront avant de les abandonner pour le bonheur des autres locataires que sont sitelle, pigeon, ou encore chauve-souris.
Parmi les différentes espèces de pics, on distinguera le pic vert, Picus viridis, qui apprécie les arbres isolés ou en lisière et creuse des trous ronds d’un diamètre de 6cm environ et placés de 1 à 10m de haut sur le tronc.
Le pic noir, Dryocopus martius, territorial, marque le trou ovale d’un diamètre de 10/12 cm en moyenne qu’il créé en marquant l’écorce de quelques coupes de bacs sur les arbres qui ont sa préférence : le hêtre ou les conifères et ce, entre 8 à 12 m de haut.
Le pic épeiche, Dendrocops major, très commun dans nos forêts et bosquets, se remarque par le trou rond d’un diamètre de 5 cm environ qu’il creuse sur les arbres au bois tendre ou les cerisiers entre 1,5 et 10m du sol.
Les locataires des cavités à l’abandon
Parmi les locataires profitant des cavités abandonnées par les pics, le pigeon colombin, Columba oenas, est un habitué des loges du pic noir où il élève deux ou trois nichées par an. Sa présence est parfois repérable à une petite branchette sortant de la loge.
La sitelle, Sitta europea, prend plaisir à s’y installer au printemps où elle ajuste l’entrée de la cavité à sa petite taille avec l’application d’un mortier fait d’argile et de sa salive.
Autre espèce qui apprécie loger dans ces cavités, le frelon, Vespa crabro (à ne pas confondre avec le frelon asiatique, Vespa Velutinale) qui occupe volontiers l’espace en y construisant son nid.
On trouvera également les chauves-souris dont plusieurs espèces s’abritent dans les anciennes cavités des pics. En été, elles changent régulièrement d’abri.
Un arbre mort, où de nombreuses espèces trouvent refuge et nourriture, est donc un atout non négligeable pour la biodiversité alors, plus que jamais, préservons les vieux arbres de nos parcs et jardins !
Source : « Cet arbre est-il habité » Miniguide de la Salamandre, 2007