Hirondelles, martinets et rouge-queues traversent régulièrement nos ciels d’été. A l’instar de leurs congénères cavernicoles, ils cherchent pour nicher des cavités ou des anfractuosités. En milieu naturel ces cavités peuvent se rencontrer dans les troncs ou branches d’arbres morts, dans les trous creusés par les pics ou encore des anfractuosités naturelles dans les roches.
L’anthropisation et l’urbanisation croissante des milieux les a menés à cohabiter avec l’Homme, parfois depuis des siècles, et certain dépendent aujourd’hui de nos constructions pour se reproduire.
Ces oiseaux retrouvent en effet dans nos bâtiments les caractéristiques des habitats qu’ils trouveraient un milieu naturel. Cependant, les rénovations, modernisation ou reconstructions des bâtiments mettent en péril leur installation.
Voici quelques conseils pour continuer à accueillir et abriter les oiseaux cavernicoles.
Leur assurer des abris
Vous pouvez dans un premier temps conserver certaines cavités déjà existantes comme les « trous de boudins » qui ont servis à l’installation d’échafaudage, certaines fissures stables (si vous avez un doute, n’hésitez pas à demander des conseils à des professionnels du bâti) ou encore certaines jointures non bouchées. Avant une réfection de façade, prenez le temps de faire un état des cavités et anfractuosités, toutes ne mettent pas en péril la stabilité du bâtiment !
Vous pouvez aussi profiter de la rénovation pour créer de nouvelles cavités, visibles ou invisibles.
Recyclez les tuiles, briques ou pierre qui ne vous serviront plus pour créer de petites niches qui pourront aussi servir de décoration à la façade. Pensez toujours à maintenir un équilibre entre profondeur de la niche et épaisseur du mur pour conserver les propriétés mécaniques et isolantes de ce dernier.
Il est aussi possible d’opter pour la création de cavités invisibles avec par exemple l’utilisation de gabarits qui permettront de réserver des volumes pour les gîtes au moment d’élever un nouveau mur. Après enlèvement du gabarit, seul l’accès à la cavité sera perceptible depuis l’extérieur. Dans le cas de mur en béton, les gabarits sont disposés avant la coulée et peuvent ensuite être fermées par le revêtement de la façade, ne laissant encore une fois que l’accès.
Certaines entreprises proposent la mise en place de parpaings-nichoirs qui s’intègrent directement dans le mur et dont les espaces peuvent s’adapter à différentes espèces d’oiseaux. Vous pouvez aussi les fabriquer en adaptant les parpaings d’une pièce non chauffée comme des combles ou un garage.
Une autre option peut aussi être de ménager des gîtes dans les grenier, en recyclant des caisses de bois par exemple, et de ménager une simple ouverture dans le mur à l’emplacement du gîte.
Et si l’implantation de gîtes directement dans le bâti est impossible, multipliez les nichoirs spécifiques à chaque espèce !
Bien cohabiter
Quelques soit la solution pour laquelle vous optez, évitez de vous lancer dans des travaux de rénovation pendant la période de reproduction qui s’étend essentiellement d’avril à mi-juillet.
Prenez garde de bien rendre les gîtes inaccessibles aux prédateurs, en particulier aux chats.
Pensez aussi à disposer des auto-collants ou des peintures en forme d’oiseaux sur vos baie vitrées que les oiseaux ne voient pas. Vous éviterez ainsi des collisions souvent mortelles.
Vous pouvez vous protéger des désagréments comme les déjections en installant des planches à 20 cm ou 40 cm en dessous des gîtes. L’accumulation de matériel destiné à la construction des nids peut aussi engendrer des problèmes, par exemple au niveau des cheminées ou dans des ateliers fréquemment utilisés. Il est alors envisageable de boucher la cavité, mais uniquement en dehors des période de nidification et d’installer un nichoir de substitution au plus près possible de la cavité. De la même façon, vous pouvez installer des grilles sur les cheminées pour éviter que les choucas des tours y accumulent des branches pour y faire leur nid. Proposez aussi une alternative aux oiseaux qui cherchent à faire leur nid.
Accueillir des dizaines et des dizaines de couples d’hirondelles dans un ancien bâtiment n’est pas une sinécure.Tout est maculé d’excréments, même les portes, les fenêtres et et les murs. Les outils, les machines, les étagères et, à l’extérieur, la terrasse, les bancs, la voiture…on n’en peut plus car nous sommes âgés. Votre solution de planchette sous les nids me fait sourire jaune, les hirondelles déposent n’importe où les excréments des petits. Des bras pour nous aider après le départ de ces chers commensaux ?