Qu’est-ce que c’est ?
On qualifie un mycorhize d’association durable, biologique et réciproquement profitable entre un champignon et les racines d’une plante (une relation symbiotique). Dans la nature, on estime le pourcentage d’espèces mycorhizées de 75 à 95%, ce qui représente donc une très grande majorité ! Dans ce pourcentage, on distingue différents types : Les endomycorhizes représentant 70 à 90%, les ectomycorhizes 5% et les ectendomycorhizes une infime partie.
Quelques micro-définitions pratiques !
Les endomycorhizes (EnM) concernent les mycorhizes capables de s’infiltrer dans les cellules racinaires des plantes. Ce type d’association est commun chez les arbres fruitiers.
A l’inverse, les ectomycorhizes (EcM) ne pénètrent pas ou peu les cellules, restant pour la plupart en surface. Elles forment alors un manteau qui devient le siège des échanges entre la plante et le champignon.
Les ectendomycorhizes sont capables de faire les deux. Enfin, certaines espèces sont insensibles à ces associations : c’est par exemple le cas des radis, choux, épinards, famille des Brassicacées en général…
Attention à ne pas confondre les mycorhizes avec les rhizobiums, les nodosités présentes sur les Fabacées comme les trèfles, haricots, fèves : en effet, ces dernières sont une particularité des Fabacées et s’associent avec un type de bactéries pour faciliter l’absorption de l’azote dans le sol. Nous en parlerons peut-être dans un prochain article !
A quoi ça sert ?
Les bénéfices de cette symbiose sont extrêmement nombreux ! De manière générale, la plante fournit les éléments carbonés nécessaires à la survie du champignon et ce dernier lui renvoie les éléments minéraux qu’il puise plus facilement dans le sol. Pourquoi ? Grâce au mycélium, plus fin et plus long que des racines classiques, lui permettant de se faufiler dans la terre et récupérer les éléments parfois limitants à la croissance de la plante.
Outre cet effet réciproque, la plante accède à un degré de résistance et de réponse accru aux parasites et pathogènes présents dans la terre (principalement les agents responsables des pourritures et nécroses des racines) grâce à une compétition pour les ressources, un allongement des racines, une augmentation de la résistance aux conditions externes (comme la salinité, les conditions climatiques, l’herbivorie), un enrichissement et une diversification des bactéries du sol, une diminution de la dégradation des parois cellulaires, une stimulation de la germination des spores…
Vous l’aurez compris, les mycorhizes sont un outil de lutte biologique efficace. Néanmoins, puisque les recettes miracles n’existent pas, les plantes ne sont pas pour autant protégées des virus ou bactéries présentes dans l’air. Il est de plus conseillé d’inoculer le champignon avec la plante en même temps ou avant la plantation de manière à rendre ces échanges bénéfiques opérables avant la rencontre avec le nouveau milieu. Il est également à noter que tous les champignons ne s’associent pas avec toutes les plantes.
Comment favoriser la présence du mycélium dans mon jardin ?
Certains milieux sont appauvris en mycélium, fortement dégradés. C’est par exemple le cas des jardins de ville, les plantations et les cultures en pot.
Pour pallier à cette raréfaction, il est possible de se procurer des inoculants mycorhiziens dans le commerce, généralement suivis de la mention « avec mycorhizes » afin de stimuler la croissance des végétaux.
Néanmoins, il est nécessaire de coupler cette introduction à quelques gestes simples : Eviter de retourner le sol (cela conduit à la destruction des filaments), surtout pas d’anti-fongique et de produits phytosanitaires, ni même de fertilisants (la plante subvient aux besoins du champignon grâce aux ressources limitées. Si vous lui offrez des quantités infinies, elle n’aura aucun intérêt à effectuer une symbiose !) et valorisez la rotation des cultures ou le BRF par exemple (de manière à assurer une couverture au sol constante et faciliter la mycorhization).
L’étape de mycorhization ne se fait qu’une fois lors de la plantation ou directement dans le sol en introduisant la poudre dans un trou puis en le rebouchant.
Enfin, certaines plantes nécessitent des associations avec des mycorhizes spécifiques : C’est par exemple le cas des conifères, noisetiers, orchidées, châtaigniers, bruyères et rhododendrons.
Rapide tour d’horizon sur l’emploi des mycorhizes
Cette méthode est de plus en plus employée dans l’agriculture. En effet, les rendements sur le long terme sont non négligeables (diminution de 15 à 25% des apports d’engrais) et ne nécessite qu’une inoculation dans la vie d’une plante. Bien sûr, l’apport de mycorhize doit également être couplé aux préconisations vues ci-dessus pour être efficace !