Les maladies cryptogamiques

Comment lutter contre le développement de champignons parasites sur les plantes de nos jardins ?

Lorsque la pluie remplace le beau temps, nous ne pouvons pas profiter pleinement du jardin et de ses jolies floraisons. Les réservoirs à eau de pluie sont remplis et les plantes bénéficient d’un arrosage naturel. Pourtant, cette humidité ambiante, combinée à des températures douces, encourage le développement de maladies cryptogamiques causées par des champignons microscopiques. Cloque, mildiou, tavelure… Découvrez ces maladies et les différents moyens de limiter leur propagation pour préserver les végétaux de votre jardin.

(c) Biosphoto / J-P. Delobelle

Qu’est-ce qu’une maladie cryptogamique ?

Une maladie cryptogamique ou fongique, est une maladie causée par un champignon parasite. Autrefois, les champignons étaient classés dans la famille des plantes cryptogames. Le nom de maladie cryptogamique est resté même si les champignons ont changé de branche de classification.

Les maladies cryptogamiques représentent 90% des maladies affectant les végétaux du jardin. Les spores des champignons, transportées par le vent, la pluie, les hommes, les animaux ou conservées dans le sol, se déposent sur la plante pour venir la parasiter. Le champignon se développe et entre dans la plante sous forme de filaments que l’on appelle mycélium. Il pénètre les tissus en traversant l’épiderme par voie naturelle ou en profitant de blessures. A ce stade de l’infection, aucun symptôme n’est visible sur la plante. Une fois qu’ils sont apparus (taches sur feuille et rameau, nécrose…), il est trop tard pour soigner la plante, mais il est toujours possible de limiter la propagation de la maladie.

Les principales maladies cryptogamiques et leurs symptômes :

Tavelure (pommier, poirier) : taches brunes sur feuilles et fruits, feutrage brun et crevasses sur fruits

© Biosphoto / A. Petzold

Rouille (l’ensemble des végétaux du jardin) : pustules variant du blanc au noir selon les espèces, et taches recouvrant les deux côtés des feuilles

© Thomas Lohrer / Flora Press

Moniliose (les arbres fruitiers) : traces concentriques de pourriture gagnant la totalité des fruits, chancres et suintements de gomme sur les troncs

© Biosphoto / H. Lenain

Oïdium (le rosier, la vigne, les arbres fruitiers, les plantes potagères) : feutrage blanc sur les feuilles

© Biosphoto / A. Petzold

Mildiou (la vigne, la tomate, la pomme de terre, l’oignon et les plantes ornementales) : taches d’huile sur la face supérieure des feuilles, les tiges et les fruits. Feutrage blanc sur les feuilles.

© Biosphoto / D. Bringard

Cloque (les arbres fruitiers) : taches rougeâtres sur le feuillage, déformation des rameaux

© Biosphoto / D. Bringard     

Si vous avez du mal à reconnaître les parasites de vos plantes, il existe des applications comme « Clinique des plantes » ou encore NatureID qui peuvent s’en charger pour vous.

Les risques d’utilisations des fongicides

Les fongicides font partie des pesticides. Ils sont appliqués sur la plante ou le sol comme traitement curatif, sinon préventif, contre les maladies fongiques. Cependant, les fongicides ne sont pas nocifs uniquement pour les champignons. Ces substances vont compromettre les espèces consommant les plantes traitées, celles vivant sur dessus, et celles du sol. C’est par exemple le cas des vers de terre qui sont très sensibles aux fongicides de synthèse.  Cependant, ce sont toutes les échelles du vivant qui vont être impactées par les fongicides. Via la chaîne alimentaire, même les humains, pour qui ces substances sont cancérigènes, vont être touchés. Pour finir, les substances de synthèses ne sont pas présentes naturellement dans la nature et sont donc dégradées très lentement, accentuant de plus belle leurs effets. Il faut donc éviter à tout prix de les utiliser.Voici quelques conseils pour lutter contre ces maladies sans pesticides.

Quels sont les premiers gestes pour lutter contre les maladies cryptogamiques ?

Les traitements contre les maladies ne fonctionnent pas vraiment pour guérir les plantes à 100%. Les mesures les plus efficaces sont donc la prévention et la limitation de leur propagation.

De nombreuses mesures peuvent être prises afin de prévenir l’arrivée des champignons parasites. Il est question de :

© NouN / Biosphoto

  • Utiliser des variétés résistantes à certaines maladies.
  • Observer régulièrement les végétaux pour retirer les parties infectées dès les premiers symptômes.
  • Éviter l’humidité.
  • Avoir un arrosage raisonné. Un sol trop imbibé d’eau facilite le développement de champignons.
  • Ne pas arroser les feuillages, l’humidité favorise l’installation des maladies cryptogamiques sur les plantes.
  • Espacer les plantations afin d’aérer les feuillages.
  • Ramasser les feuilles mortes en automne afin de limiter le stockage des spores dans le sol.

Lorsque les plantes sont infectées, il est impératif de prendre des dispositions afin de limiter la propagation de la maladie. Pour ce faire, il est nécessaire de :

  • Supprimer toutes les parties contaminées : les fruits, feuilles et rameaux touchés. Il est indispensable d’éviter que les spores présentes sur les parties infestées ne se disséminent et se développent sur d’autres plantes de la même espèce.
  • Ne pas laisser des feuilles, fruits ou rameaux infectés sur la plante ou au sol afin de limiter la dispersion des spores.

Pour plus de conseils, vous avez à votre disposition trois fiches classées par difficulté de mise en pratique. La première est dédiée aux produits utilisables quasi directement et faciles à trouver. La deuxième parle des décoctions, infusions et purins utilisables contre les maladies cryptogamiques. La troisième parle de soins constants pouvant être effectués pour limiter ces maladies.

 

 

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