Les coccinelles, une grande famille

Des carnassières hors pair : pucerons gare à vous !

On dit souvent que les coccinelles portent bonheur. Elles portent surtout bonheur au jardinier ! Découvrez pourquoi et apprenez à les accueillir naturellement dans votre jardin.

Les coccinelles d’ici…

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© P. Glaume / Biosphoto
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© A. Harnéquaux / Noé

Les coccinellidae, familièrement appelées coccinelles, sont une famille de petits insectes coléoptères (de la même famille que les scarabées) connus de tous. Présentes sur tout le territoire métropolitain, il en existe presque une centaine d’espèces ! Il existe aussi des espèces endémiques de nos Outre-mer.

Il y a sept sous-familles de coccinelles dont les caractéristiques sont assez variables, comme la taille, la couleur, le nombre de points (de 2 à 22) ou le régime alimentaire.

Les coccinelles s’adaptent très bien à différents types de milieux et peuvent être retrouvées aussi bien en milieux prairial que forestier, en zone urbaine comme rurale.

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© J. Bricout / Biosphoto

… et d’ailleurs !

Nos coccinelles françaises sont cependant menacées par la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis). Espèce exotique envahissante introduite au début des années 90, elle était disponible à l’achat en jardinerie et s’est très largement répandue sur le territoire. Cette dernière est un redoutable prédateur qui s’attaque à nos coccinelles européennes, plus petites et moins agressives et leur fait concurrence pour l’accès aux ressources et aux habitats.

Les auxiliaires du jardin

Rouges à points noirs, les coccinelles à sept points (Coccinella septempunctata) et deux points (Adalia bipunctata) sont les plus communes au jardin. Elles sont généralement très appréciées des jardiniers car elles sont carnivores et consomment presque exclusivement des pucerons ou des cochenilles. Une larve de coccinelle à sept points peut manger jusqu’à 250 pucerons par jour ! Elles peuvent aussi manger d’autres petits arthropodes comme des acariens, des aleurodes ou des poux et assurent ainsi un rôle de régulateur fréquemment utilisé dans la lutte biologique, comme une alternative aux pesticides.

D’autres espèces de coccinelles peuvent aussi se nourrir de miellat, de pollen ou de nectar ce qui fait d’elles des pollinisateurs au même titre que les abeilles ou les papillons ! D’autres encore se nourrissent de moisissures et de débris de végétaux et contribuent ainsi à l’entretien du jardin.

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© R. Cavignaux / Biosphoto

Reproduction et cycle de vie

Les mâles et les femelles sont très semblables ; on dit qu’il n’y a pas de dimorphisme sexuel. Plusieurs centaines d’œufs peuvent être pondus, généralement en petits paquets sur ou sous les feuilles. Les larves écloses vont ensuite se transformer en nymphe avant de muer en leur forme adulte.

Une coccinelle peut vivre un an ou plus. Il peut y avoir 2 générations par an, une au printemps et une durant l’été. Ainsi, les coccinelles devant hiverner se mettent par petits groupes et cherchent la chaleur : sous les mousses ou l’écorce des arbres et parfois même dans les maisons.

Après ce repos hivernal, chaque femelle pond environ 800 œufs disséminés au sein de colonies de pucerons. Les œufs donnent ensuite naissance aux larves qui engloutissent à la chaine les pucerons ou autres proies présentes sur place. Puis, après métamorphose (comme tous les insectes), les voilà devenues coccinelles ! Et si la « chance » est avec elles, elles pourront vivre un an environ : on est donc loin de l’âge prédit par les points qu’elles ont sur leur dos… !

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© C. Thiriet / Biosphoto

 

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© S. Dhier / Biosphoto

Prédation, protection

La coccinelle est elle-même un prédateur (et pas des moindres !), mais elle est susceptible d’être prédatée par certaines espèces de gros insectes comme des mantes religieuses ou bien son homologue asiatique dont les stades larvaires dévorent allègrement ses œufs ;  mais aussi des araignées, des oiseaux ou des petits rongeurs.

Elle possède cependant un mécanisme de défense assez développé : elle est capable d’exsuder du sang de couleur orangeâtre auquel des toxines sont rajoutées via des glandes situées au niveau de ses articulations. On appelle ce phénomène une « saignée reflexe », cela lui permet ainsi d’éloigner certains prédateurs.

Comment favoriser les coccinelles dans votre jardin ?

Il est aussi important de rétablir un équilibre au jardin et de laisser se développer des plantes sauvages et spontanées dans les plates-bandes et dans les haies, comme l’ortie, le sureau, le séneçon, la molène, l’orge, etc. Ce sont de véritables restaurants d’appoint qui offrent toutes les proies dont ont besoin les coccinelles en cas de disette sur les plantes cultivées. Ce sont aussi d’excellents abris pour passer l’hiver.

Attention aux coccinelles asiatiques (Harmonia axyridis) souvent vendues par correspondance ou en jardinerie. Ces coccinelles sont des espèces envahissantes et on sait aujourd’hui qu’elles dévorent les larves de nos coccinelles indigènes. Si vous souhaitez enrichir votre jardin en achetant des œufs de coccinelles en sachet, vérifiez donc le nom latin avant de les acheter. Il est par ailleurs déconseillé de vouloir enrichir son jardin en coccinelles si celui-ci ne répond déjà pas aux deux conditions précédentes car les coccinelles ne trouveront pas leur bonheur et votre achat sera vain !

Enfin, un abri à coccinelles peut venir compléter votre jardin si ce dernier ne leur offre pas assez d’abris pour l’hiver : les coccinelles pourront ainsi se protéger du froid et des parasites. Pour en savoir plus, cliquez ici !

Sources

Insectes.org

INPN

OPIE

Gilles Carcasses, Nature en Ville – Cergy

Liens internets

Dévoreuses de pucerons, Cergy-Pontoise, Gilles Carcassès (mai 2014)

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