Le renard roux, Vulpes vulpes, est un mammifère de la famille des canidés. Sa hauteur au garrot est de 40 cm pour 58 à 90 cm de longueur sans compter sa queue longue et touffue qui peut mesurer jusqu’à 50 cm. Son pelage est la plupart du temps de couleur rousse mais peut varier du jaune-isabelle au marron foncé. Le ventre, et le dessous du menton sont généralement blancs tandis que les pattes ont une teinte plus sombre.
Un canidé des bocages
Il est le carnivore terrestre avec la plus grande aire de répartition au monde. De l’Amérique du Nord jusqu’en Asie en passant par l’Europe, il n’y a pas un climat qui résiste au renard roux. C’est une espèce dite « opportuniste » ce qui signifie qu’elle a une capacité d’adaptation exceptionnelle. Son habitat de prédilection se répartit entre les bocages, les lisières, taillis et autres petits bois. On le retrouve aussi fréquemment dans les zones urbaines qui ne cessent de s’étendre et où les sources de nourriture ne manquent pas. Avec l’urbanisation grandissante, les territoires naturels du renard disparaissent et il n’a d’autre choix que de s’accommoder des agglomérations.
Il aura plutôt tendance à sortir au crépuscule ou pendant la nuit mais il est possible de l’observer en journée.
Un chasseur de rongeur hors-pair
Doté de sens très développés, il peut détecter une présence suspecte de loin et déguerpir si nécessaire. C’est cette confiance dans ses capacités sensorielles qui lui permet de sortir même en plein jour contrairement à d’autres mammifères comme le blaireau ou l’hermine.
Sa technique de chasse consiste à marcher sur de grandes distances sans avoir repérer de proie particulière. Avec de la patience et grâce à ses sens, il détecte inévitablement son prochain repas au cours de son vagabondage. Il se nourrit de micro-mammifères (tels que les campagnols) qui constituent jusqu’à 80% de son menu, de lapins, d’oiseaux comme tout carnivore qui se respecte mais il peut aussi se contenter de fruits, de baies, d’insectes ou de vers de terre..
Livret de famille
Le renard a une période de reproduction assez courte (décembre à février). De fin mars à début mai, la femelle met bas après 51 à 53 jours de gestation. La mise bas a lieu dans un terrier. Chaque femelle met au monde en moyenne 4 à 6 petits.
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Le saviez-vous ?
Vous pourriez être tentés d’adopter un renardeau trouvé dans votre jardin, et c’est vrai qu’ils sont adorables, regardez-moi cette petite bouille :
Cependant, sachez qu’il est rigoureusement interdit d’adopter un renard comme animal de compagnie, sauf conditions très particulières.
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L’espérance de vie du renard est de 9 ans environ.
Un animal sauvage à la mauvaise réputation
Classé comme un nuisible, il est la cible de beaucoup de préjugés. Qu’en dit la science ? S’agit-il, comme certains l’affirment, d’une espèce dont il faut se débarrasser et dont les battues sont inévitables ?
Le renard roux, un animal agressif, vecteur de maladie ?
A la fin des années 60, la rage est réapparue en France. S’engage alors une campagne contre le renard avec des tirs jour et nuit, piégeages, gazage des terriers au zyklon B. La procédure s’est soldée sur un échec de l’éradication de la maladie que seule la campagne de vaccination qui suivra arrivera à résoudre. Depuis 2001 en France, plus aucun renard, ni aucune autre espèce, n’est porteur de la rage. En revanche, il est vrai que le renard roux est vecteur de l’échinococcose alvéolaire, une maladie parasitaire rare (37 cas en 2018 selon le rapport annuel d’activité du Centre national de référence Echinococcose) c’est la raison pour laquelle qu’il a été classé nuisible. On peut questionner la pertinence de cette décision sachant que les chats et chiens domestiques sont aussi concernés et qu’ils ne sont pas classés « nuisibles ».
Les morsures de renard, un réel danger ?
Le renard ayant par nature peur de l’Homme, le risque de morsure est très faible à moins de rencontrer un animal blessé, malade, un jeune ou un parent protégeant ses renardeaux. La proximité grandissante du renard n’est pas le fait de l’animal mais des activités humaines. Nous nous devons d’être vigilants quant au maintien de la peur instinctive du renard pour l’homme ce qui signifie ne pas les nourrir, ne pas les toucher ni les prendre en photo de trop près, sans parler d’adopter un renardeau.
Le renard ne présente pas de danger pour le chien domestique car il le fuit. C’est même plutôt le chien domestique qui est parfois prédateur des renardeaux.
Une espèce qui auto-régule ses populations
La communauté scientifique est formelle quant à l’existence de la capacité d’autorégulation des populations de renards. Celle-ci est conditionnée par la disponibilité des ressources, de l’espace territorial et de la pression sociale exercée par les individus voisins. La pullulation du renard n’est pas possible et ne se produit d’ailleurs pas dans les zones où il est plus chassé. Par ailleurs, on sait que les populations de renard sont déjà régulées par la circulation routière et par certaines maladies comme la gale sarcoptique. De manière presque ironique, l’autorégulation des populations a aussi un effet si la population de renard diminue, on observe que le nombre de renardeaux par portée augmente. Ce qui rend inutile toute tentative de vouloir contrôler la population.
Le renard, un allié de choix pour l’Homme
Le renard roux est un réel allié au jardin et dans notre environnement en nous rendant de nombreux services.
Le renard mange non seulement de la viande mais aussi des baies et des fruits quand elles sont disponibles. Par cette complémentation de son alimentation carnivore, il permet la dispersion des graines de ces fruits et autres essences d’arbres qui ont une valeur paysagère et économique.
Ce carnivore a également un rôle d’équarisseur naturel qui est très utile pour des questions sanitaires.
Comme nous l’avons vu plus tôt, le renard a des préférences alimentaires et son plat préféré est le campagnol ainsi que d’autres rongeurs ce qui fait de lui un allié indispensable au jardin comme dans les cultures. Certes, les renards ont tendance à s’attaquer aux poulaillers mais engager des battues pour anéantir les populations de renards n’entraîne par la suite que le retour en puissance des rongeurs de la zone. La solution est de sécuriser les poulaillers ou de rentrer les poules le soir.
Il semble que l’acharnement autour du renard se perpétue malgré les connaissances scientifiques actuelles de son mode de vie et son potentiel d’allié pour les activités humaines telles que l’agriculture. A se demander quelles justifications permettent réellement de classer cette espèce comme nuisible au-delà de la définition sommaire : « peut causer des dégâts ».
Sources
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/60585/tab/statut
Chator, Olivier. Atlas anatomique du Renard Roux (Vulpes vulpes). Thèse d’exercice, Médecine vétérinaire, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse – ENVT, 2010, 260 p.
https://www.aspas-nature.org/wp-content/uploads/Actes-Colloque-Renard-ASPAS.pdf
https://sos-naturenvironnement.fr/wp-content/uploads/01-renard-roux.pdf
https://cnr-echinococcoses-ccoms.univ-fcomte.fr/IMG/pdf/rapport_activite_cnr-e_2018-.pdf
https://reporterre.net/Allie-des-agriculteurs-le-renard-est-pourtant-abattu-Arretons-le-massacre?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne