Le rôle du noisetier dans la biodiversité au jardin

Le noisetier (Corylus avellana) est un arbuste indigène largement répandu en Europe, qui joue un rôle fondamental dans la biodiversité des jardins. Apprécié pour ses fruits, les noisettes, et pour sa capacité à attirer une faune variée, le noisetier est un véritable allié des jardiniers soucieux de préserver la biodiversité. 

Un refuge pour la faune

Le noisetier offre un abri idéal pour de nombreux insectes, oiseaux, et petits mammifères. Ses branches denses et ses feuilles caduques forment un environnement propice à la nidification. Par exemple, les mésanges et les rouge-gorges utilisent volontiers ses rameaux pour construire leurs nids. De plus, les branches fournissent une cachette sécurisée pour les petits mammifères comme les hérissons et les écureuils.

© Biosphoto / Benoit Personnaz / écureuil roux cueillant des noisettes

Les chenilles de certains papillons, tels que le Bombyx disparate (Lymantria dispar), se nourrissent également des feuilles du noisetier, faisant de cet arbuste un élément clé pour la survie de ces insectes. En retour, ces chenilles attirent des oiseaux insectivores, contribuant ainsi à la régulation des populations de ravageurs dans le jardin.

Une source de nourriture précieuse

Les noisettes produites par le noisetier sont une source de nourriture riche en énergie pour de nombreux animaux. Les écureuils, les loirs et les mulots se régalent des noisettes, et ces petits mammifères jouent un rôle essentiel dans la dispersion des graines, aidant ainsi à la propagation naturelle du noisetier dans les écosystèmes.

Les oiseaux, comme les geais des chênes par exemple, contribuent également à la dissémination des noisettes, bien que beaucoup préfèrent les consommer directement. En effet, les graines et les fruits peuvent voyager avec les animaux, un phénomène appelé zoochorie. Pour cela, plusieurs stratégies existent. Dans l‘épizoochorie, les graines s’accrochent à la surface de l’animal, à l’inverse, l’endozoochorie se produit lorsque l’animal ingère le fruit, puis expulse les graines dans ses excréments. Cette stratégie est le plus souvent utilisée par les oiseaux. Enfin, la synzoochorie fait appel aux animaux (comme les geais ou les écureuils) qui stockent des graines pour l’hiver, permettant ainsi leur dispersion par les graines oubliées. En automne, les noisettes constituent une réserve précieuse qui permet à la faune de survivre aux rigueurs de l’hiver.

© Biosphoto / Alan 

Un soutien aux espèces pollinisatrices

Le noisetier fleurit en fin d’hiver, avant l’apparition des feuilles, avec des chatons mâles pendants et des fleurs femelles plus discrètes. Bien que le noisetier soit principalement pollinisé par le vent (anémophilie), ses fleurs fournissent néanmoins du pollen, une ressource alimentaire pour certains insectes en quête de nourriture précoce, notamment les abeilles solitaires. Ces dernières jouent un rôle crucial dans la pollinisation des cultures fruitières et des plantes sauvages.

© Flickr / Alain Pere /Chatons (mâles) de noisetier

© Flickr Hubert Contal / Bourgeon (femelle) de noisetier

Un arbuste aux multiples usages

Outre son rôle écologique, le noisetier est également apprécié pour ses multiples usages par l’homme. Le bois flexible du noisetier est traditionnellement utilisé pour fabriquer des clôtures, des paniers et des bâtons de marche. Cette polyvalence en fait un arbuste particulièrement intéressant pour un jardinage durable.

Planter un noisetier chez soi

Le noisetier se plante de préférence en automne (novembre) ou en fin d’hiver (février-mars). Cela permet à l’arbre de développer ses racines avant l’arrivée des chaleurs estivales. Il préfère une exposition ensoleillée ou légèrement ombragée.

Il s’adapte bien à la plupart des types de sols, mais il préfère un sol léger, bien drainé, et légèrement acide. Évitez les sols trop calcaires ou trop argileux.

Pour la plantation, faites un trou deux fois plus large et profond que la motte du noisetier, placez la motte dans le trou. Assurez-vous que le collet de l’arbre (zone où le tronc rejoint les racines) soit au niveau du sol. Rebouchez le trou avec la terre mélangée, tassez légèrement et arrosez abondamment après la plantation pour bien tasser la terre autour des racines.

Conclusion

Le noisetier représente un élément clé dans la création et le maintien de la biodiversité au sein des jardins. En fournissant abri, nourriture, et support pour les espèces pollinisatrices, il contribue à un écosystème équilibré et résilient. Pour les jardiniers souhaitant promouvoir la biodiversité, planter un noisetier est un geste à la fois simple et significatif.

 

Sources :

https://www.zoom-nature.fr/le-noisetier-un-parapluie-pour-la-flore-forestiere/ 

https://www.onf.fr/vivre-la-foret/raconte-moi-la-foret/comprendre-la-foret/explorer-la-nature-en-foret/+/1ca2::le-noisetier.html 

https://www.mnhn.fr/fr/noisetier 

https://www.insectes.xyz/pdf/i86coutin.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=QHBgi1_UCLs&t=188s 

https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/12538078.1998.10516307 

https://www.persee.fr/doc/jatba_0021-7662_1958_num_5_4_2465

https://www.jardinsdefrance.org/des-oiseaux-au-service-des-vegetaux/ 

 

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