En hiver, les températures chutent et il est normal de rencontrer des périodes de gel. A l’arrivée du printemps, le climat redevient plus doux mais le gel n’est pas pour autant à exclure. Le gel en hiver, en automne ou au printemps peut faire des dégâts. Nous allons donc voir les différents types de gels et quelques techniques pour que vos plantes y résistent.
Le gel est redouté des jardiniers et pour cause : les températures très froides font geler l’eau présente dans les cellules des plantes. La glace ayant un volume plus important que l’eau, les cellules des plantes éclatent alors sous la pression. De plus, dans un sol gelé, les plantes ne peuvent plus puiser l’eau dont elles ont besoin et peuvent souffrir de stress hydrique. En hiver, le froid peut ainsi tuer ou affaiblir certaines plantes. Cependant, la majorité d’entre elles sont à l’état de dormance et les dommages sont limités. Les gels tardifs, eux, peuvent faire énormément de dégâts. Si le gel arrive en période de floraison, il peut empêcher partiellement ou complètement leur reproduction et altérer la production de fruits. Si une gelée se manifeste au moment de la croissance de la plante, elle peut aussi ralentir ou se stopper. Enfin, la plante peut tout simplement ne pas résister au choc. Les gels de printemps sont réputés comme étant un vrai cauchemar pour les jardiniers et agriculteurs. Au Moyen-Âge déjà, des gels étaient redoutés jusqu’aux 11,12,13 et 25 mai. C’est ce qu’on appelle les Saints de Glace, chaque saint marque une date où des gels étaient attendus.
Comment les changements climatiques affectent-ils les gels ?
Avec les réchauffements climatiques, les températures sont plus douces en hiver et il y a donc moins de gel pendant cette période. Malheureusement, les gels tardifs vont sûrement être plus récurrents, avec des conséquences plus compliquées sur les plantes :
- Premièrement, les plantes stoppent leur dormance plus tôt dans l’année. En Europe de l’Ouest, l’apparition des premières feuilles de printemps a avancé de 2 semaines entre 1982 et 2011. Les plantes ont donc plus de chances de se retrouver confrontées à un épisode de gel après leur réveil.
- De plus, les changements climatiques augmentent la probabilité d’évènements climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les pluies diluviennes et les gels tardifs. Il est donc important de comprendre comment fonctionne le gel pour pouvoir y faire face. Car même si le gel est dû à une chute des températures, il a différentes origines.
Quels sont les différents gels ?
- Par le vent. Des masses d’air froid sont déplacées par le vent et refroidissent ainsi de nouvelles zones. Ici la température tombe rapidement ce qui ne permet pas d’avoir une condensation de l’eau sur les végétaux. Lors de ces gelées, on ne voit pas de couche blanche sur des plantes. A l’inverse, on peut voir les feuilles, fruits ou fleurs devenir noirs à cause de la destruction de leur cellule. C’est pour cette raison qu’on les appelle communément gelées noires. Ce sont généralement des gelées d’hiver mais elles peuvent survenir au printemps et font alors énormément de dégâts.
- Par perte de chaleur la nuit. La terre et l’atmosphère se refroidissent la nuit. Au petit matin, l’air se réchauffe mais le sol et les plantes restent froids. L’eau va vite saturer dans l’air, à cause des faibles températures et va alors se condenser sur les plantes. C’est la rosée du matin et s’il fait suffisamment froid, l’eau va directement geler contre les plantes. On observe ce gel au printemps et en automne lors de nuits dégagées et sans vent. Il y aura moins d’effets de serre pour retenir la chaleur et moins de mélange des températures par le vent. C’est ce qu’on appelle une gelée blanche. Cependant, si l’humidité est trop faible, une gelée noire peut aussi se faire.
- Par évaporation de l’eau des plantes. Lorsque que l’humidité de l’atmosphère diminue, l’eau des plantes ou du sol va naturellement s’évaporer pour combler le manque dans l’air. Cependant, l’évaporation de l’eau consomme de la chaleur. Ainsi, la surface des plantes ou du sol se refroidit. Cela peut arriver le matin par exemple quand il fait froid mais que le soleil chauffe, une gelée blanche se forme alors.
Ce n’est pas tout, l’humidité, lors des baisses des températures, peut former une couche gelée qui fera office d’isolant et épargnera la plante d’un froid plus fort. D’un autre côté, elle augmente la sensibilité de la plante vis-à-vis du froid. Le vent, lui aussi, augmente la sensibilité de la plante au froid, mais il brasse aussi les masses d’air évitant ainsi que les masses d’air froid ne soient bloquées. Enfin, le type de sol joue aussi en la matière. Un sol gorgé d’eau a tendance à l’évaporation et donc aux baisses de température. A l’inverse, un sol sec et compacté a du mal à emmagasiner la chaleur. Un sol légèrement humide permet à l’eau de retenir la chaleur et de la redistribuer.
Conseils pour lutter contre le gel
Pour lutter contre le gel, il faut donc prendre en compte tous ces éléments. Il faut surtout utiliser des plantes résistant au gel. Selon les espèces et les variétés, les capacités de résistance aux gels sont différentes. Il faut prendre des plantes adaptées à vos climats en vérifiant leur rusticité lors de l’achat. Pour ça, rien de mieux que de se procurer des plantes locales. Il faut aussi respecter les périodes de plantation. Pour planter les légumes d’été, il faut attendre suffisamment tard dans la saison pour qu’elles ne subissent pas le froid. Ne pouvant pas prédire les gels largement en avance, il est alors recommandé d’attendre les saints de glace ou la fin de la lune rousse. Cependant, selon régions/parcelles les climats sont différents. Il vous faudra observer votre terrain et voir vers quelle période vous n’avez plus de gel. Au moment de choisir l’emplacement des plants, il faudra bien réfléchir à l’exposition, au vent et à l’emplacement de la plante selon sa nature.
Une fois plantées, il faudra alors protéger les plantes et leur sol. Pour ce faire, il existe des techniques dont nous allons parler dans les fiches.
Malheureusement, dans beaucoup de cas, le gel fera quand même des dégâts. Une fois passé, il faut constater où les dommages ont été faits. Ainsi, on peut voir quelles zones du jardin sont particulièrement propices au gel. Pour ce qui est des plantes, il est possible que certaines d’entre elles ne soient pas perdues malgré les apparences. Après avoir attendu un peu après le gel, il est possible de voir de nouveaux bourgeons ou feuilles sur des plantes atteintes. Elles pourront donc repartir. Pour les aider, il faut enlever les parties mortes.
Pour plus de conseils sur comment aider les plantes à résister au gel vous avez accès à des fiches sur le sujet. La première parle d’aménagements simples à mettre en place. La seconde parle de techniques un peu plus poussées de jardinage. Enfin la troisième évoque des pistes pour créer un microclimat au jardin.