Au niveau pionnier, nous vous lançons sur des pistes de réflexion pour composer avec les plantes, bonnes ou mauvaises, qui peuplent votre jardin. Pour ce niveau, il vous faudra observer les plantes de votre jardin, voir lesquelles vous posent problème et pourquoi. Certaines plantes ont de mauvaises réputations à tort. N’aimez-vous pas ces plantes parce qu’elles rentrent en compétition avec celles de vos potagers ? Parce qu’elles envahissent votre potager ou votre jardin ? Parce qu’elles attaquent vos buissons ?
Certaines de ces « mauvaises herbes » sont en fait des amies du jardin ! Après leur croissance, elles fournissent des habitats et des sources de nourriture à des espèces utiles au jardin et peuvent éloigner certains ravageurs. Elles vont donc potentiellement vous être très bénéfiques. C’est le cas du chardon qui attire les pollinisateurs ou de la porcelle qui attire les syrphes. Les syrphes sont des insectes particulièrement utiles : à leur stade larvaire, elles consomment des pucerons, à leur stade adulte, elles pollinisent.
D’autres vont aussi être de très bons bio indicateurs et vont vous permettre de mieux comprendre votre sol et les problèmes qu’il rencontre. Effectivement, il a été prouvé que plus le sol est perturbé, plus la proportion de mauvaise herbe sera importante. Si ces dernières surviennent en trop grand nombre, cela signifie qu’il peut y avoir un problème à régler. Par exemple, parfois seules les plantes annuelles peuvent pousser car les tontes sont trop régulières. Les sols trop riches en engrais peuvent aussi favoriser certaines plantes qui sont très compétitives dans ces conditions. Le mouron blanc ou mouron des oiseaux par exemple se développe très bien dans les sols humides et riches. Ils peuvent donc vous aider à adapter vos apports en eau et engrais, de même pour les orties. La renoncule rampante indique un sol tassé, et lourd. Les liserons indiquent un sol calcaire et meuble. Les laiterons poussent très bien sur des sols perturbés et riches en azote. Le chardon, lui, pousse sur les sols calcaires et peut indiquer un ph élevé. L’achillée millefeuille pousse sur des sols pauvres et secs etc, etc. Vous avez aussi à disposition un article sur notre site sur les espèces bio indicatrices.
D’autres plantes considérées comme des mauvaises herbes pourront être attrayantes par leur aspect comestible ou médicinal comme le pissenlit et le plantain. Vous trouverez aussi un article sur les plantes comestibles du jardin.
Nous vous proposons donc d’essayer d’identifier les plantes de vos jardins pour comprendre ce qu’elles apportent et signifient. Pour vous aider, il existe des applications pour reconnaître les plantes. En voici quelques-unes :
- Seek by iNaturalist
- Pl@ntNet
- PictureThis
- Clés de forêts
- Smart’Flore
- Sauvages de ma rue
- PlantSnap
- Flore incognita
- LeafSnap
- NatureID
Enfin, vous pouvez aussi affaiblir les plantes plutôt que de les déraciner complètement en coupant les feuilles. Ainsi, elles ne rentreront pas en compétition avec vos plants lors de leur phase de croissance mais pourront tout de même avoir un aspect positif sur la biodiversité et votre jardin lorsqu’elles repousseront plus tard. Vous pouvez aussi utiliser des plantes qui agiraient comme répulsif sur les mauvaises herbes. Les soucis ont par exemple la réputation de permettre d’éviter d’avoir des chiendents.
Ainsi, il n’est pas forcément nécessaire de s’acharner contre certaines de ces herbes mais de les voir comme faisant partie intégrante de la biodiversité de nos jardins. Si parfois elles peuvent marcher sur nos plates-bandes et nous contrarier, ces plantes peuvent permettre à la vie de fourmiller dans nos jardins.
L’article de présentation du désherbage écologique se trouve sur ce lien. Pour plus de conseils vous pouvez voir la fiche 1 et la fiche 2.