Si mignon et sympathique, le hérisson est le bienvenu au jardin. Apprenez à mieux le connaitre pour l’accueillir : entre les routes où il se fait écraser et les zones d’agriculture intensive où il ne trouve aucune nourriture, votre jardin peut devenir un véritable oasis pour lui !
Un sympathique visiteur des jardins
Pourquoi s’intéresser au hérisson ?
Le hérisson d’Europe est protégé en France par la loi depuis 1981. Malgré son classement en France au statut « Espèce à préoccupation mineure » sur la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le hérisson est particulièrement victime des pesticides (qui l’intoxiquent indirectement), du trafic routier et du parasitisme (par les puces, tiques, mouches…). Mais la dégradation et le morcellement des milieux naturels, ainsi que la suppression du bocage, sont eux aussi très néfastes au hérisson.
Le hérisson est votre allié au jardin car il est le prédateur de nombreux « ravageurs » qui se nourrissent aux dépens de vos cultures. C’est le cas des fameux escargots et limaces qui raffolent de vos salades !
Il se nourrit principalement de limaces (un individu consomme environ 4 kg de limaces en une saison !) et d’escargots mais ne rechigne pas à dévorer des vers de terre, des chenilles, des hannetons, des charançons et encore d’autres insectes du sol comme les mille-pattes et les perce-oreilles. Plus rarement, il peut se régaler d’oisillons, d’œufs, de campagnols, de grenouilles, de couleuvres ou d’orvets, et même de charognes. Le régime très diversifié du hérisson permet ainsi de réguler de façon naturelle les populations des locataires « indésirables » du jardin qui aiment autant que nous les fruits et les légumes !
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D’après certaines études menées en Europe, on estime qu’au moins 40 % de la mortalité des hérissons est due à l’Homme (pesticides, routes etc.).
Qui est-il ?
Le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) est un petit mammifère solitaire au museau allongé mesurant jusqu’à 34 cm de long et 15 cm de haut à l’âge adulte. Sa morphologie est basée sur la défensive : il possède sur le dos des piquants imposants qui le protègent de ses prédateurs, et il possède une musculature exceptionnelle lui permettant de se mettre en boule au moindre danger.
Comme les ours ou les marmottes, le hérisson hiberne pendant la mauvaise saison : il affronte cette période de disette dans son nid douillet, sous un tas de bois, ou dans une haie, qu’il remplit de feuilles, mousses, brindilles… de la fin de l’automne jusqu’au réchauffement printanier.
En période d’activité, il dort tout de même 75 % de son temps. Il est actif surtout la nuit, lorsqu’il chasse ses proies près du composteur, dans les haies et les bosquets, dans les prairies, dans le potager et sur les routes (d’où une importante mortalité par collisions routières). Il fait beaucoup de bruit en fouillant parmi les feuilles et en mastiquant ses mets et est donc facilement repérable !
Le hérisson effectue d’importants déplacements (il peut parcourir plus de 4 km par nuit) et a besoin d’un grand territoire. Au cours de ses nuits, il exploite ainsi un grand nombre de jardins contigus, d’où l’importance de maintenir des connexions entre ceux-ci.
En été, la hérissonne donne naissance à 4 ou 5 petits, qui naissent nus et aveugles. L’espérance de vie du hérisson est d’environ 2 ans.
Comment accueillir le hérisson ?
L’une des premières causes de mortalité du hérisson est l’intoxication par les pesticides : le hérisson se régale de limaces, elles-mêmes empoisonnées par les anti-limaces,. De même, certains vermifuges utilisés pour le bétail intoxiquent indirectement le hérisson, qui consomme des coléoptères coprophages.
Evitez de traiter votre jardin et découvrez de nouvelles manières de lutter contre les limaces : cendres, pièges à bière, (en prenant garde à ce que le Hérisson ne puisse pas y accéder), produits de lutte biologique (à base de nématodes), produits biologiques (à base de phosphates ferriques…).
- Attention à la conduite de nuit ! Si vous êtes en voiture, faites votre possible pour éviter les hérissons qui chassent les vers de terre sur l’asphalte mouillé (en ne mettant pas votre vie en danger, cela va de soit !)
- Enfermez vos animaux domestiques la nuit, au moment où le hérisson est de sortie. Il pourra ainsi savourer ses proies en toute tranquillité.
- Ne dérangez pas le hérisson dans son sommeil, pendant la journée ou plus généralement lorsqu’il hiberne. Veillez donc à limiter les perturbations aux abords de son nid douillet.
- Avant de remuer, de tailler, de débroussailler ou de brûler un tas de feuilles ou de branchages, vérifiez toujours qu’un hérisson n’y a pas fait son nid, cela pourrait fortement le déranger voire le blesser. Tondeuses et débroussailleuses sont une cause majeure de blessure sur les hérissons arrivant dans certains centres de soin.
- Evitez de recueillir un hérisson adulte. Pour prodiguer au mieux les meilleurs soins, n’hésitez pas à faire appel à un centre de soins de votre région qui s’occupe des espèces sauvages.
- Le Hérisson se déplace sur un grand territoire. Pour lui faciliter la tâche, laissez une ouverture d’au moins 15 cm de côtés à la base de vos murs ou de vos clôtures.
- Pour aider le hérisson à passer l’hiver ou pour qu’il élève douillettement ses petits, fabriquez-lui un abri rien que pour lui en laissant un tas de feuilles mortes au jardin par exemple.
- Équipez vos piscines, regards de canalisations et autre trous de couvercles ou « d’échelles de secours » (une planche en bois inclinée, un grillage ou une corde à escalader). Le hérisson peut ainsi ressortir sans difficulté du trou si jamais il y est tombé. Ces aménagements serviront également à bien d’autres animaux…
- Contrairement aux idées reçues, il est très mauvais de laisser du lait ou des croûtes de fromages à un hérisson. Même s’il semble s’en régaler, cela le rend très malade et peut lui être fatal. Le mieux est de lui laisser la possibilité de trouver ses proies dans un jardin naturel !
Source
- Le hérisson d’Europe, Philippe Jourde, Delachaux et Niestlé, 2013.