De la clôture à la haie, délimiter ses espaces de façon écologique

Les clôtures sont un élément essentiel au jardin. Elles existent sous une diversité importante de formes, et peuvent être aussi bien artificielles que naturelles. Le point commun des clôtures est leur rôle à constituer une barrière, c’est bien normal, c’est pourquoi nous les utilisons afin de délimiter des espaces. Cependant, ces barrières peuvent avoir un impact environnemental, de par les matériaux qui les constituent, l’entretien nécessaire pour les faire durer, les produits chimiques qui peuvent s’infiltrer dans les sols, mais aussi et surtout leur impact sur la fragmentation des habitats. Nous verrons en détail dans cet article les impacts écologiques des clôtures et comment on peut choisir et mettre en place des clôtures plus respectueuses de l’environnement !

Crapaud commun rentrant dans un passage protégé Alsace.© Cyril Ruoso / Biosphoto

La fragmentation des habitats : menace pour la biodiversité

« La fragmentation des habitats est le processus par lequel un habitat est converti en plusieurs fragments plus petits, suite à un changement d’usage des terres (urbanisation, conversion en terres agricoles etc.) ou à la création d’infrastructures de transport. Ces îlots d’habitats se trouvent ainsi isolés, séparés : on parle de perte de connectivité. » . Définition de la fragmentation des habitats d’après l’OFB (Office Français de la Biodiversité).

La fragmentation des habitats est aujourd’hui une cause majeure de la perte de biodiversité : à court terme, cela peut affecter le cycle biologique des espèces et à plus long terme un isolement des populations qui peut entraîner leur extinction par limitation des échanges entre groupes. (Voir notre article sur le lapin de garenne pour un exemple concret). Le déplacement des espèces est en effet essentiel à leur survie et c’est pour cela que les questions de connectivité écologique sont actuellement très étudiées et des solutions mises en place : c’est ce dont traite les fameuses trames Vertes et Bleues ! Il existe de nombreuses formes de barrières qui peuvent causer une fragmentation des habitats, on a des barrières matérielles comme des infrastructures construites (routes, voies ferrées, barrages, zones artificialisées et urbanisées, zones d’agriculture intensive, mais également immatérielles comme des odeurs, les microclimats et les différentes pollutions (sonore, lumineuses, thermique, atmosphérique…).

C’est là qu’interviennent les corridors écologiques qui, en reconnectant les milieux naturels, limitent les impacts de la fragmentation des habitats.

En effet, ils assurent les connexions entre des réservoirs de biodiversité et permettent aux espèces d’avoir accès à des conditions favorables dans leurs déplacements et, ainsi accomplir leur cycle de vie. Ils doivent permettre aux espèces de se disperser sans contrainte, quotidiennement ou lors de migrations, et constituent eux-mêmes des lieux de vie. Ils favorisent également la recolonisation des milieux perturbés par les aménagements. Ce sont donc des éléments essentiels pour la conservation de la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes ! (Pour en savoir plus, nous avons un article dédié à ce sujet ).

© Claudius Thiriet / Biosphoto

Le jardin : fort potentiel de corridor écologique urbain

En ville, la création de corridors écologiques en ville est d’autant plus nécessaire :  les espaces verts présents sont souvent menacés par l’expansion urbaine qui fragmente davantage les habitats avec des routes ou des bâtiments, ce qui a pour conséquence d’affecter la capacité de nombreuses espèces à se déplacer. Reconnecter les fragments d’espaces verts, souvent trop peu nombreux en milieu urbain, avec des corridors écologiques est donc essentiel pour favoriser la biodiversité et sa dispersion dans le paysage urbain ! Une composante essentielle de la continuité écologique dans les villes c’est le jardin !

Les zones urbaines étant bien souvent des barrières pour plusieurs espèces, les jardins permettent d’offrir des habitats et des lieux de circulation pour plusieurs espèces animales : avec de bons aménagements, les jardins peuvent constituer de véritables corridors écologiques ! La composante principale pour faire le lien entre les espaces c’est la présence de plantes formant des espaces verts naturels propices à la biodiversité ! Un ensemble de jardins peut former un maillage écologique, qui permet alors à toutes sortes d’espèces de se déplacer, comme le hérisson qui peut alors éviter d’aller sur les routes où il risquerait de se faire écraser. Des aménagements au jardin comme des abris à insectes ou nichoirs à oiseaux permettent également d’offrir des habitats à ces espèces et renforcer la continuité écologique !

Jardins pas toujours de bons corridors, pourquoi ?

Si le jardin a le potentiel d’être un bon corridor écologique, ce n’est pas toujours le cas. En effet, tous les jardins ne seront pas perméables à la biodiversité de la même manière, et cela dépend notamment du traitement de ce jardin et des aménagements mis en place. Les jardins trop tondus par exemple ne sont pas des plus accueillants pour beaucoup d’insectes ou petits mammifères, alors qu’un espace sauvage en jachère pourra en attirer une multitude qui pourront y circuler ! De même, certains aménagements peuvent constituer de vraies barrières à la biodiversité, c’est notamment le cas des clôtures.  Ces dernières sont par définition des barrières, et sont donc bien souvent un élément majeur du jardin qui freine la continuité écologique et favorise la fragmentation des habitats, mais il est possible d’aménager ses clôtures afin de réduire l’effet barrière pour la biodiversité !

© Frédéric Desmette / Biosphoto

Nous vous présentons ainsi trois fiches pour vous aider à aménager vos clôtures de façon écologique, la première traitant des différents types de clôtures au jardin avec leurs caractéristiques, la deuxième présente des façons d’aménager ses clôtures artificielles pour favoriser la biodiversité et enfin la troisième vous indiquera comment on peut mettre en place des haies naturelles dans son jardin.

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