Comment observer la biodiversité de son jardin avec les sciences participatives ?

Pourquoi observer la biodiversité de son jardin ?

Vous le savez aujourd’hui, le déclin de la biodiversité s’est accentué de manière significative depuis plusieurs années.  C’est pourquoi il est important de sensibiliser chacun pour que tous puisse agir à son échelle. Or mieux connaître la biodiversité, c’est mieux la comprendre et donc mieux la préserver ! 


Les parcs et jardins privés sont, de plus,  une surface d’action non négligeable : ave
c en France un peu plus de 2% de la surface totale du territoire, ils représentent selon l’étude de Bismuth et Merceron (2008) plus de 4 fois la superficie totale des réserves naturelles réunies. Rien qu’en Ile-de-France, la totalité des espaces verts privés (jardins individuels) et publics (cimetières, ilots de voirie, infrastructures, parcs, terrains de plein air, talus, terrains de sport et voies de circulation) représente tout de même 62.500 unités et 364 hectares. En considérant Paris intramuros, ville rarement reconnue pour son caractère verdoyant, et même en excluant les bois de Vincennes et de Boulogne (10 km2), les chercheurs recensent 7 km2 d’espaces verts publics et 5 km2 d’espaces verts privés pour une surface totale de 105 km2, soit plus de 11% de la surface totale.

 

© Flickr, Shenandoah National Park

L’intérêt des sciences participatives

Pour vous accompagner dans l’observation de la biodiversité de votre jardin, plusieurs outils existent, dont les programmes de sciences participatives.

Un programme de science participative est conduit en partenariat entre des observateurs (naturalistes comme non naturalistes) et une structure de recherche, visant à observer ou étudier un phénomène.
La participation consiste à appliquer des protocoles simples mais précis, pour lesquels tout un tas d’outils pédagogiques sont mis à votre disposition. Ainsi, vous contribuez à la collecte de données importantes pour la recherche scientifique. Ces sciences permettent notamment la rédaction d’articles scientifiques ainsi que de plusieurs vulgarisations scientifiques, comme par exemple des synthèses de données récoltées. Les sciences participatives sont une opportunité pour récolter rapidement un grand volume de données sur l’évolution de la biodiversité et participent, de fait, à sa préservation.

En engageant le public dans des projets scientifiques, les sciences participatives jouent un rôle éducatif important. Les participants acquièrent des connaissances naturalistes et scientifiques, permettant de mieux comprendre le fonctionnement d’une espèces, d’un écosystème ou des dangers auxquels ils sont confrontés. 

La participation de non professionnels à la production de connaissances n’est pas une nouveauté. En histoire naturelle (botanique, entomologie, zoologie, etc.), l’implication des amateurs est une tradition de plusieurs siècles. En astronomie, les amateurs ont toujours joué un rôle important dans la découverte de corps célestes. Dans le domaine de la santé, les années sida ont été marquées par l’engagement actif des associations de patients dans la production de connaissances, et ce phénomène s’est depuis étendu à de nombreuses autres pathologies .

Frederic Desmette photographiant un Renard roux (Vulpes vulpes), Angleterre

Les protocoles de sciences participatives portés par Noé

L’Opération Papillons

   L’Opération Papillons, initiative emblématique des sciences participatives au jardin, invite les citoyens à observer et recenser les papillons présents dans leurs espaces verts. Lancée par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’association Noé, cette opération vise à mieux comprendre la diversité et l’abondance des papillons en France. En participant vous aidez les scientifiques à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation, du climat ou encore des pratiques au jardin sur ces espèces. Pour participer, c’est très simple, nul besoin d’être un spécialiste ! Le comptage des papillons peut s’effectuer dans un jardin privé, public ou sur un balcon, les participants, équipés de guides d’identification et de fiches de relevé, notent les espèces rencontrées, contribuant ainsi à une base de données nationale précieuse pour les scientifiques.

   Cette démarche permet non seulement de collecter des informations cruciales sur l’état de la biodiversité mais également de sensibiliser le public à l’importance des insectes pollinisateurs. Les jardins, souvent perçus comme de simples lieux de loisir, deviennent des laboratoires à ciel ouvert où chaque observation enrichit la connaissance collective.

   En impliquant directement tous les publics, l’Opération Papillons transforme le regard des jardiniers amateurs sur leur environnement. Ils deviennent acteurs de la recherche scientifique, participant activement à la préservation de la biodiversité. Ce type d’initiative souligne le potentiel des sciences participatives à mobiliser et éduquer le grand public tout en fournissant des données essentielles pour la recherche écologique. Participez à l’Opération Papillon à l’occasion de la journée mondiale du Papillon lancée par Noé !

L’Opération Escargots

   L’Opération Escargots est un programme de sciences participatives sur la plateforme QUBS, il est initié par le Muséum national d’Histoire naturelle, l’association Noé, et l’Office français de la biodiversité. Cet observatoire offre une perspective unique sur la biodiversité en invitant tous les citoyens à observer les escargots dans leurs jardins.

   Grâce aux sciences participatives, la compréhension de l’impact des changements globaux sur les dynamiques spatiales et temporelles des espèces communes, telles que les oiseaux, les plantes ou les insectes pollinisateurs, a considérablement progressé en quelques décennies. Afin de collecter une grande quantité de données et de suivre les mollusques terrestres, Opération Escargots s’associe à QUBS, la nouvelle plateforme participative dédiée au suivi de la qualité biologique  des sols. 

   La nouvelle interface simplifie la saisie des données, et la principale innovation réside dans l’utilisation de la photographie dans le protocole : chaque spécimen sera photographié et mis en ligne, permettant ainsi de développer un réseau d’aide à l’identification, de partage et de validation par la communauté des observateurs et des scientifiques. Des outils pédagogiques actualisés, tels que le guide Coquilles et mucus, complètent la nouvelle formule d’Opération Escargots.

   Le protocole de l’observatoire consiste à placer une planche en bois ou une coupelle en terre cuite dans son jardin, à la retourner un mois plus tard par temps sec, et à compter le nombre d’individus de chaque espèce présente. Les données collectées permettront d’évaluer à grande échelle si les différents supports influencent les observations, afin de garantir un suivi fiable des gastéropodes terrestres.

Lépinoc

   Le but principal du projet Lépinoc est d’approfondir les connaissances sur les papillons nocturnes  et de sensibiliser aux problématiques de préservation de la biodiversité nocturne

  Il s’agit d’un projet de science participative collaborative destiné aux responsables des espaces verts et naturels, qui utilise un système de suivi automatisé des papillons nocturnes grâce à l’attraction lumineuse et à la capture photographique. À l’avenir, il sera possible d’étendre le suivi à d’autres cibles, notamment au grand public. Cette collaboration est étroite avec les chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle, des spécialistes des papillons nocturnes et des inventaires de sciences participatives, ainsi que des experts du numérique et de l’intelligence artificielle.

Observatoire de la biodiversité des forêts

  Si vous voulez aller plus loin que le bout de votre jardin, Noé et l’UMS Patrinat ont créé en 2014 l’Observatoire de la biodiversité des forêts, un observatoire de sciences participatives (OFB-CNRS-MNHN). 

  Il offre à tous, novices comme naturalistes confirmés, la possibilité d’observer et de recenser les différentes espèces forestières présentes sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les participants ont la possibilité de partir à la recherche des espèces proposées grâce à l’application INPN Espèces, puis de transmettre leurs observations via l’application. 

  Pour obtenir davantage d’informations, visitez le site internet consacré à cet observatoire. Il est facile et accessible à tous de suivre la procédure pour effectuer ces observations et les transmettre aux scientifiques, et de nombreux outils sont disponibles pour aider les participants.

Ressources ;

Sources ;

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