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Bien choisir sa palette végétale

A l’heure de la période automnale de semis et plantations, voici un article pour vous guider dans la sélection de votre palette végétale !

©Benoit-Gaudon

Quels enjeux ?

Bien choisir sa palette végétale c’est avant tout s’assurer de la bonne prise ou reprise des végétaux après la plantation. Plus les conditions seront adaptées à votre plante, au mieux celle-ci pourra s’épanouir et vous offrir son plus bel éclat.

Travailler sur le choix de sa palette végétale c’est également échapper à une surcharge de travail en évitant des essences avec un entretien trop important ou lié à une technicité particulière. Point plus important qu’il n’y paraît pour ne pas arriver à cette fameuse, et très souvent fausse, conclusion : « Jardiner ? Ah non pas pour moi, je n’ai pas la main verte… »

Mais surtout, et nous ne le répéterons jamais assez, bien choisir sa palette végétale, c’est un premier pas pour l’intégration de la biodiversité au sein de votre espace. Redonnons une place centrale à la flore indigène, aussi belle qu’importante ! Planter local n’est pas qu’un slogan publicitaire : c’est un acte réellement bénéfique pour la biodiversité.

Connaître et analyser son terrain :

Pour adapter au mieux sa palette végétale, il est tout d’abord important de connaître son site et ses caractéristiques :

  • Déterminez (approximativement) la composition de votre sol grâce au test du boudin par exemple.
  • Déterminez également la teneur en eau de votre sol (qui dépendra également de sa composition) : suis-je sur un sol humide ? sec ? entre les deux ? Cette teneur en eau peut s’approximer en observant les plantes spontanées de votre espace. Essayer de les identifier et vérifier dans quels milieux elles sont amenées à se développer.  Attention, la teneur en eau de certain sol varie en fonction des saisons. Répéter donc l’observation plusieurs fois dans l’année.
  •  Faites de même pour évaluer le pH de votre sol !
  •  Vérifiez également l’exposition de votre terrain : mes plantes seront-elles à l’ombre ? au soleil ? les deux ?

Une fois les caractéristiques de votre terrain connues, vous pouvez commencer à chercher les plantes qui seront les mieux adaptées à votre situation.

Bien choisir ses plantes :

Votre choix devra prendre en compte :

  • Le milieu naturel de développement de votre plante : Vérifiez que les plantes que vous sélectionnez sont bien adaptées aux caractéristiques de votre terrain pour une meilleure résilience de vos plantations.
  • Le caractère indigène : Est-ce une plante horticole ? Si oui, est-ce que son homologue sauvage pourrait me convenir ? Retrouve-t-on ma plante dans les écosystèmes aux alentours ? Bien-sûr, il ne se s’agit pas de bannir les plantes non issues de populations sauvages et locales mais un certain équilibre doit toutefois être trouvé entre indigène, horticole et ornemental afin d’apporter bénéfices à la biodiversité grâce à votre jardin.
  • Les périodes de floraison des essences sélectionnées : Toujours pour l’intérêt de la biodiversité (et donc du nôtre), étaler les floraisons et fructifications des plantes dans le temps permet d’apporter des ressources pour la biodiversité sur une plus grande période et combler, du moins partiellement, le décalage des cycles naturels que l’on peut connaître aujourd’hui. L’étalement des floraisons et fructifications permet également de conserver un aspect attrayant et vivant de votre jardin tout au long de l’année ! Essayez par exemple de trouver un équilibre entre plantes annuelles et vivaces.
  • Les bénéfices pour la biodiversité : Essayez également d’opter pour quelques essences pollinifères et nectarifères ou encore des plantes à fruits qui apporteront des ressources à la faune de votre jardin. Pensez également à planter des essences hôtes des auxiliaires des jardins : alliés importants dans la lutte contre maladies et ravageurs.
  •  L’atout paysager : Car le jardin est aussi et surtout un espace de jeu, amusez-vous à varier couleurs, formes et hauteurs. L’association des 4 strates végétales : Arborescente, arbustive, herbacée et rampante permet, de plus, la création d’une diversité d’habitats et de ressources qui peuvent être très intéressants pour votre jardin.

Quelques points de vigilance :

Certains paramètres sont également à prendre en compte afin d’éviter les mauvaises surprises :

  • La hauteur de vos plantes : Attention à la hauteur que peuvent atteindre rapidement les arbres, parfois impressionnante, et qui peuvent dépasser nos moyens techniques.
  •  Les racines : De la même manière, les racines peuvent sur certains arbres venir courir en surface plutôt qu’en profondeur pouvant s’avérer problématique sur certaines constructions (béton percé par exemple).
  • Le caractère toxique ou allergène de certaines plantes et de leurs fruits (allergies pollen, toxicité pour les chiens…)
  • La fourniture des végétaux : privilégiez des pépinières locales utilisant la culture en pleine terre. Vos plantes seront ainsi mieux adaptées au climat et pressions locales.
  •  Le caractère envahissant des plantes sélectionnées : Certaines plantes ornementales sont devenues de vraies concurrentes de la flore indigène et sont parfois extrêmement problématiques pour l’ensemble de la biodiversité locale. Vérifiez que les plantes que vous sélectionnez ne soient pas inscrites comme espèces exotiques envahissantes. Attention également à certaines espèces, même locales, qui peuvent se répandre très rapidement et densément sur votre terrain, parfois à défaut d’autres espèces.

Un tour d’horizons des ressources et outils pour vous aider dans votre choix :

1. Identifier les plantes spontanées de votre terrain :

  • Application INPN Espèces : INPN Espèces est une application vous permettant de découvrir, depuis votre mobile, la diversité des espèces présentes autour de vous et de participer à l’inventaire de la biodiversité de votre commune. https://inpn.mnhn.fr/accueil/participer/inpn-especes
  • Plantnet : Pl@ntNet est un système d’aide à l’identification des plantes par l’image. Vous pouvez, depuis l’application Pl@ntnet, photographier les plantes que vous cherchez à identifier, directement depuis l’appli, qui vous donnera une identification probable. https://plantnet.org/
  • Flore botanique pour l’aide à l’identification des plantes avec clés de détermination selon les critères observés de la plante (exemple du guide Delachaux des fleurs de France)

2. Connaître les caractéristiques des plantes que vous sélectionnez :

  • Floriscope : Site pour connaître, choisir et trouver des plantes pour les jardins et les espaces verts. https://www.floriscope.io/
  • INPN : L’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) est le portail de la biodiversité et de la géodiversité françaises qui diffuse la connaissance sur les espèces animales, végétales et de la fonge, les milieux naturels, les espaces protégés et le patrimoine géologique. L’ensemble de ces données de référence, validées par des réseaux d’experts, sont mises à la disposition de tous, professionnels, amateurs et citoyens. https://inpn.mnhn.fr/accueil/index
  • Les Conservatoires botaniques : Qui participent à l’inventaire du patrimoine naturel végétal et procèdent à l’identification et à la conservation des éléments rares et menacés de la flore, de la végétation et des habitats naturels et semi-naturels. Ils assurent une mission d’information et de sensibilisation du public aux enjeux liés à la flore et l’animation d’un réseau de collaborateurs (bénévoles, partenaires…) et à la découverte du patrimoine floral local. https://cbnfc-ori.org/cbnfc-ori/le-reseau-des-conservatoires-botaniques-nationaux
  • Les agences régionales de la biodiversité : Une Agence régionale de la biodiversité (ARB) est une structure régionale ayant pour objectif de créer ou renforcer une dynamique territoriale collaborative dans un objectif de préservation et de restauration de la biodiversité. Certaines ressources peuvent vous aider telles que le guide « Plantons Local » de l’ARB Île-de-France par exemple. https://www.arb-idf.fr/nos-travaux/publications/plantons-local-en-ile-de-france-2019/

3. Trouver des pépinières locales :

  • Site du label Végétal Local : https://www.vegetal-local.fr/
  • Parcs naturels régionaux ou nationaux proches de votre terrain et très ancrés dans le réseau local. N’hésitez pas à les contacter ou visiter leur site internet, riche en ressources.

4. Vérifier que votre plante ne soit pas une espèce exotique envahissante :

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