Un jardin écologique est avant tout un jardin dont la biodiversité se régule d’elle-même. En favorisant les abris naturels, les animaux auxiliaires verront en votre jardin un lieu accueillant et vous aideront à y maintenir un équilibre écologique naturel, bénéfique aux plantes et à l’environnement de manière générale.
Faites de votre jardin un lieu naturellement accueillant pour la Biodiversité !
La nécessité des abris pour la biodiversité du jardin
Favoriser les abris naturels pour les animaux du jardin ne consiste pas seulement à les aider à passer la mauvaise saison. Au contraire, ces refuges leur sont nécessaires tout au long de l’année ! Du printemps à l’automne, la faune de votre jardin doit en effet pouvoir passer la nuit au calme (ou la journée, suivant les espèces), se protéger des intempéries et, surtout, se reproduire et élever sa descendance à l’abri des prédateurs. Dans un jardin en équilibre, ces abris existent naturellement et sont rapidement occupés par divers insectes, mammifères, oiseaux, etc.
Astuce !
Les vielles souches peuvent toutefois accueillir des insectes dangereux pour vos plantations. Installez-les donc plutôt dans le fond de votre jardin, préférentiellement dans un endroit un peu sauvage (en arrière d’un terrain donnant sur champ, par exemple).
Pourquoi favoriser les abris naturels dans votre jardin
Néanmoins, avec l’urbanisation progressive des paysages, il est toujours utile de donner un petit coup de pousse à la nature en aménageant des coins d’aspects naturels dans votre jardin ! Une haie champêtre, un point d’eau, un tas de bois, ou encore un muret de pierres sèches sont des aménagements simples à mettre en place et qui permettront aux espèces d’évoluer dans un environnement propice à leur survie et à leur développement.
La haie
éservoirs de nourriture et refuges pour la reproduction, les haies qui clôturent les jardins sont des abris très appréciés de la faune sauvage, à condition toutefois de répondre à certains critères essentiels.
- Votre haie devra tout d’abord être constituée d’essences végétales diversifiées, offrant des variations de volume. Ainsi elle filtrera efficacement le vent, au contraire d’une haie compacte uniquement constituée de thuyas ou de lauriers.
- Pour fournir des ressources alimentaires à un maximum d’espèces, implantez des arbres et arbustes à fleurs, riches en baies et en fruits divers. Il s’agira par exemple de chèvrefeuille, de lierre ou encore de rosiers. Pour que votre haie s’intègre bien dans la dynamique de votre jardin, il est également important de privilégier les essences locales. Elles répondront mieux aux besoins alimentaires naturels de la faune sauvage.
- Autour de la haie et à ses pieds, pensez à planter quelques plantes hautes et à conserver des bûches et branchages morts. Ils feront une parfaite transition avec la pelouse, et accueilleront passereaux et insectes xylophages. À l’arrivée de l’automne, le tapis de feuilles mortes alimentera quant à lui le sol en matière organique, et constituera un matelas hivernal douillet pour le hérisson !
- Enfin, veillez à ne pas tailler votre haie d’avril à septembre ! C’est en effet la période de reproduction des oiseaux, qui en auront alors grand besoin pour nicher et s’alimenter.
Prudents écureils
Plus difficiles à attirer et à approcher, les écureuils restent à l’écart des lieux bruyants. Mais avec quelques grands arbres et une haie fournie en noisettes, vous aurez peut-être la chance d’en héberger quelques-uns, en particulier si un pin pousse dans votre jardin. Ils sont en effet très friands des graines cachées dans les pommes de pin !
La mare
La mare est bien plus qu’un élément décoratif. À la fois abreuvoir et source de nourriture pour la faune sauvage, elle est aussi le lieu de reproduction de batraciens !
– Les grenouilles et crapauds sont victimes de la réduction progressive des zones humides où ils se reproduisent et se rafraîchissent. Grâce à l’installation d’un point d’eau dans votre jardin, vous contribuerez à limiter l’érosion de leurs populations. Installez quelques grosses pierres à proximité de votre mare, de préférence dans des hautes herbes tranquilles, et vous aurez également peut-être la chance d’accueillir quelques tritons !
– Quelques points essentiels sont toutefois à respecter pour faire de votre mare un lieu favorable à la biodiversité :
- Maximisez la surface des berges et donnez à votre mare une forme non régulière (sinuosités)
- Aménagez au moins deux tiers des berges en pente douce et en escaliers
- Privilégiez les plantes locales, qui répondent mieux aux besoins de la faune sauvage
- Diversifiez les micro-milieux (pierres, souches, etc.)
- Aménagez des zones d’ombres exposées au nord pour éviter que l’eau ne se réchauffe trop en été.
- Enfin, n’y introduisez surtout pas de poissons ! La mare ne fait pas partie de leurs milieux de vie naturels, et ils ne feraient qu’y consommer la totalité de la faune et de la flore qui s’y développe !
Les murs de pierres sèches ou les tas de pierres
Grâce à leurs anfractuosités et à leur capacité à propager rapidement la chaleur dès l’apparition des premiers rayons de soleil, les murets sont des refuges de choix pour de nombreux insectes. Pour répondre au mieux aux besoins des espèces, quelques critères sont à respecter.
- Orientez autant que possible votre muret vers le sud ou le sud-est. Le soleil réchauffera ainsi les pierres dès les premiers rayons matinaux.
- Pour jointer les pierres, privilégiez la chaux, le mortier et le sable ou l’argile. Evitez au maximum le ciment dans lequel les abeilles solitaires ne parviendront pas à creuser de galeries.
- Veillez toutefois à laisser quelques interstices non colmatés. Les insectes s’y faufileront facilement pour installer leur nid ou passer l’hiver. Par ailleurs la température générale du muret sera naturellement régulée grâce aux interstices qui emprisonneront l’air.
Les vielles souches ou tas de bois
Pour des raisons de sécurité évidentes, il est difficile de conserver un arbre mort dans son jardin. Il ferait pourtant un formidable abri pour les coléoptères, les abeilles solitaires ou autres oiseaux et mammifères cavernicoles. Une vielle souche ou un tas de bois mort pourra toutefois remplir la même fonction écologique, et constituera un refuge tout-à-fait convenable. La souche est ainsi un affût pour les hérissons, les grenouilles et les salamandres qui viennent s’y délecter de cloportes ou larves d’insectes. Le bois fait lui-même le régal d’insectes xylophages tels que le lucane ou le grand capricorne, dont les larves grignotent le bois et contribuent ainsi à enrichir le sol en matière organique.
Les habitations
Si vous habitez en campagne, laissez aux chouettes un abri dans vos grands arbres ou votre mansarde. Friandes de petits rongeurs, la chouette effraie nettoiera votre jardin des souris et mulots, tandis que la chouette chevêche se chargera des sauterelles et limaces.
Si leur aspect ne vous effraie pas, réjouissez-vous de la présence de chauves-souris dans votre jardin ! Au cours de leurs chasses nocturnes, elles dévorent en effet de nombreux insectes parasites du bois. À noter que les espèces présentes en France sont uniquement insectivores et que, contrairement aux idées reçues, elles ne risqueront pas de s’attaquer aux mammifères et encore moins à votre chevelure !
Notes et références
Bibliographie
Laisser la nature entrer dans votre jardin, C. Dérouet, Noé Conservation, éditions Michel Lafon, 2010 Les bons réflexes pour un jardin écologique, B. Boudassou, éditions Rustica, 2000 Le jardin des insectes, V. Albouy, Les guides naturalistes, éditions Delachaux et Niestlé, 2002 Les insectes pour un jardin écologique, C. Lorgnier du Mesnil, éditions de Vecchi, 201