L’écureuil roux se faufile furtivement à travers les bosquets de nos jardins. Il est bien connu pour ses activités de stockeur de noisettes, ses voltiges de branches en branches et enfin son beau panache roux. Quels sont donc ses caractéristiques, habitudes et rôles au jardin ?
Comment faire bonne place à ce si beau panache?
Un jardinier menacé qu’il ne faut pas oublier !
L’écureuil roux ne manque pas de panache ! Populaire pour ses réserves de nourriture qu’il accumule en terre, il ne retrouve pas toujours ses « cachettes » et contribue alors à son insu à la dispersion de nombreuses espèces végétales.
Les graines de conifères sont ses grandes favorites ! Champignons, tubercules, bourgeons, baies, ou fruits des arbres sauvages comme le charme, le hêtre, le noyer ou le bien connu noisetier le rassasient aussi au fil des saisons. Mais à l’occasion, il ajoute à son régime escargots, larves ou insectes de ravageurs, œufs ou oisillons et devient ainsi un prédateur sans pitié, allié de nos jardins ! De grands rapaces tels que l’autour des palombes ou des carnivores arboricoles, comme la martre le chassent sans répit pour se nourrir. Sans compter que nos chats domestiques le traquent aussi pour s’amuser. Il leur échappe par ses prouesses acrobatiques : montée fugace en spirale le long des troncs ou parachutisme depuis une branche, refuge d’un instant.
Mais ce grimpeur émérite est malheureusement menacé par la concurrence par son confrère d’Amérique : l’écureuil gris. Introduit à la fin du siècle dernier en Angleterre et en Italie, plus rapide à envahir les territoires, capable de se nourrir de graines peu mûres, il rafle les délicieuses réserves des bois avant l’écureuil roux.
Par ailleurs, la diminution des surfaces boisées (et en particulier de noisetiers et de conifères) et leur morcellement l’exposent encore davantage aux menaces de ses prédateurs et du trafic routier. L’écureuil roux est depuis plus de 20 ans une espèce protégée et il mérite encore aujourd’hui toute notre attention.
Astuce !
L’écureuil se prépare un hiver savoureux en entreposant sa cueillette automnale de champignons dans les enfourchures des rameaux ou dans les protubérances de l’écorce en exposition au vent et au soleil : séchés ainsi rapidement, ces délices se conservent longtemps et sont prêts à la dégustation au creux de l’hiver. Une vraie fabrique naturelle de champignons déshydratés !
Qui est-il ?
Rongeur solitaire mesurant un peu plus de 20 cm de long et pouvant vivre près de 7 ans, l’écureuil roux (Sciurus vulgaris) vit perché 70% de son temps dans les arbres. Il colore de sa présence les forêts de feuillus et de conifères mais aussi les bocages de presque tout le territoire français. Peu farouche, il vit près des habitations dans nos parcs et jardins boisés.
D’un pelage variable du roux au presque noir, il garde toujours d’un blanc impeccable sa poitrine et son ventre. Son panache, presque aussi grand que lui, lui sert tour à tour de balancier dans sa course, gouvernail et parachute dans ses sauts, et, au gré du climat, de parasol, parapluie et même de couverture ! Il se fait repérer par son cri aigu et sème aussi derrière lui de nombreux indices : cônes d’épicéa épluchés sous les arbres, noisettes ouvertes, écorces rongées le long des troncs…
Son activité, diurne, diminue en hiver. Contrairement aux idées reçues, il n’hiberne pas mais, par mauvais temps, se réfugie parfois plusieurs jours d’affilée dans son nid, perché dans les arbres. L’hiver, grâce à son odorat fin, il cherche notamment les graines et les noix qu’il a cachées en terre un peu partout en automne. Au printemps, il est possible d’apercevoir la femelle accompagnée de ses petits (en général 3).
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C’est le nombre d’années qui est prévu avant l’invasion en France de l’écureuil gris d’Amérique depuis l’Italie. Plus nous en apprendrons sur l’écureuil roux, plus nous aurons de chance de le voir encore longtemps sur notre territoire…
Pour l’inviter à venir faire son nid dans votre jardin
* Pour aider l’écureuil roux à passer l’hiver ou pour qu’il élève douillettement ses petits, fabriquez-lui un abri rien que pour lui.
* Gardez de vieux arbres creux, abris confortables et naturels pour les écureuils (à la condition bien sûr qu’ils ne représentent pas de danger).
* Mettez en place un bosquet attrayant pour les écureuils : plantez arbres et arbustes tels que pins, épicéas, noyers, noisetiers et mûriers.
* Une des menaces principales pesant sur notre écureuil roux est la compétition avec les écureuils exotiques (l’écureuil gris (Sciurus carolinensis) en est un exemple). Différentes espèces d’écureuil de Corée (Tamias sibiricus ou Tamias striatus), les fameux « Tic et Tac » vendus en animalerie, posent des problèmes similaires. Ne les relâchez pas dans la nature, elles seraient fort néfastes pour notre rouquin !
* Enfin, assurez-lui sa buvette par la création d’un point d’eau peu profond.
* Participez du mieux que vous pouvez aux enquêtes scientifiques visant à mieux connaitre la répartition et le comportement de l’écureuil roux. Les informations récoltées permettent d’agir plus efficacement pour sa protection.
Notes et références
Bibliographie
L’écureuil roux, Carlo Biancardi et Emmanuel Do Linh San, Belin, 2006
Liens internets
- Enquête ouverte à tous de la SFPEM sur la répartition de l’écureuil roux, réalisée en partenariat avec le MNHN : http://www.sfepm.org/ecureuilroux.htm
- Ecureuil à la carte et Le nain rouge et les deux pestes, articles de Gilles Carcassès, Nature en ville à Cergy-Pontoise