Aussi appelés vers tueurs, les plathelminthes ont été observés pour la première fois sur notre territoire durant le printemps 2013. Espèces invasives, ces vers n’existent pas naturellement en Europe et pourraient causer des dégâts écologiques majeurs selon les scientifiques.
Des vers venus de Nouvelle-Zélande
Pourquoi être vigilant face aux plathelminthes ?
Ces vers invasifs seraient arrivés en France dans des pots de fleurs et seraient originaires de Nouvelle-Zélande. Quatre espèces ont été observées en France à ce jour.
Déjà présents en Angleterre depuis quelques années, les vers plats sont de redoutables prédateurs des lombrics entrainant la disparition des ces derniers et causant des dégâts agronomiques et des déséquilibres majeurs sur les milieux naturels.
Or les vers de terre sont des maillons essentiels dans la chaîne alimentaire des jardins : ils font en effet partie des repas des insectes, des oiseaux, des mammifères, des amphibiens, etc. S’ils venaient à disparaître, d’autres espèces pourraient donc elles aussi disparaître.
Sur notre territoire les lombrics ne sont pas préparés à se défendre contre les vers plats alors qu’ailleurs, où les vers plats sont présents naturellement, ils ont développé des stratégies d’évitement.
Qui sont-ils ?
Les plathelminthes sont des vers plats terrestres faciles à reconnaître. Ils sont encore très peu connus sur notre territoire mais selon les scientifiques, ils appartiendraient à la famille des Geoplanidae. Ils sont en particulier présents dans les Alpes Maritimes et dans le Finistère.
On peut les observer dans le sol, sous les feuilles ou sous les pierres. La première espèce observée en France est de couleur marron avec une ligne jaune dorsale et une strie au milieu de la ligne mesurant 3 à 4 cm de long.
Venant d’autres contrées, ces vers n’ont pas de prédateurni de parasite en France aujourd’hui. Ils sont néanmoins capable de se défendre grâce à un mucus répulsif sécrété par des glandes.
Que faire si vous avez des vers plats dans le jardin ?
Jean-Lou Justine, professeur au Museum national d’Histoire naturelle, et l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) vous lance un appel à témoin !
« Ce que j’ai peut-être le plus de mal à faire comprendre, c’est le fait qu’on ne sait quasiment rien sur ces vers », explique le professeur Justine qui demande l’aide de tous pour faire avancer la recherche sur ce ver. « Ces bêtes vivent sur le sol. Les seuls qui peuvent les trouver ce sont ceux qui travaillent au ras du sol, qui ont les mains dans la terre, c’est à dire les jardiniers amateurs. Nous avons vraiment besoin du public pour faire avancer nos travaux », insiste-t-il.
- N’hésitez donc pas à transmettre vos observations à Jean-Lou en lui envoyant un mail (justine@mnhn.fr) !
Le professeur recommande de ne pas laisser les enfants les toucher et de se laver soigneusement les mains, si vous en touchez un. Même s’il ne semble pas toxique, on ne connaît pas encore bien ce ver…