L’érable champêtre

L’automne est la saison où les arbres se parent de leurs plus belles couleurs, nous offrant un spectacle éphémère de couleurs chaudes et réconfortantes. Parmi eux, l’érable champêtre (Acer campestre) souvent surnommé “érable des campagne”, qui se distingue par ses feuilles qui se teintent d’un jaune éclatant, rappelant le soleil flamboyant de la saison passée.


Feuilles d’érable champêtre (Acer campestre) en automne © Denis Bringard / Biosphoto

Présentation de l’érable champêtre 

L’érable champêtre (Acer campestre) est un petit arbre feuillu buissonnant qui se distingue par ses qualités esthétiques et écologiques appartenant à la famille des Acéracées. Atteignant rarement 10 mètres, il est particulièrement adapté aux haies et aux bordures de jardin. Son écorce est crevassée et subéreuse, lui conférant un aspect rugueux qui offre à l’arbre une protection contre les agressions extérieures (feu, insectes parasites, intempéries). 

Ses feuilles sont l’une de ses caractéristiques les plus distinctives. Simples et opposées, elles ont une forme de cœur à la base et sont palmées aux extrémités et découpées en 3 à 5 lobes dentés. D’une longueur généralement inférieure à 10 cm, les feuilles arborent une couleur verte sur les deux faces. Sur le dessous sont présents des petits poils fins et doux, on parle de feuilles pubescentes.


Feuille d’érable champêtre (Acer campestre) © Frédéric Tournay / Biosphoto

En mai, les fleurs de l’érable champêtre font leur apparition, souvent en même temps que les jeunes feuilles. De couleur vert jaunâtre, elles se regroupent en inflorescences* appelées corymbes : les fleurs sont disposées à des hauteurs différentes le long de la tige principale, mais le sommet est plat ou légèrement arrondi. Le fruit de l’érable champêtre est la disamare. La samare est un fruit sec indéhiscent (qui ne s’ouvre pas à maturité) avec une structure en forme d’aile ; elle permet de faciliter la dispersion des graines par le vent sur de longues distances. C’est entre le mois d’août et de septembre que la fructification a lieu. La dissémination survient généralement en octobre, marquant un nouveau cycle de reproduction.

*Une inflorescence est un regroupement de fleurs sur une même tige ou sur un ensemble de tiges secondaires. 

Disamares d’érable champêtre (Acer campestre) © Christian Hütter / imageBROKER / Biosphoto “Les fameux hélicoptères de notre enfance”

Fleurs et jeunes feuilles d’érable champêtre (Acer campestre) © Antoni Agelet / Biosphoto

 

Aire de répartition de l’érable champêtre 

L’érable champêtre (Acer campestre) est largement répandu dans la majorité des forêts européennes, son aire naturelle s’étendant de l’ouest de l’Europe jusqu’à l’ouest de l’Asie.  En France, l’érable champêtre est très commun sur le territoire métropolitain, à l’exception des régions méditerranéennes et landaises. 

Il se développe particulièrement bien dans les zones calcaires ou sur des sols neutres, de la plaine aux zones semi-montagneuses. Sa faible sensibilité à l’acidité du sol et son système racinaire puissant lui permettent de s’adapter à une variété de conditions de sol, ce qui contribue à sa large répartition. On le retrouve souvent au sein des haies, de bois et de coteaux, ainsi que de manière disséminée au sein de forêts dominées par d’autres espèces feuillues.

Érable champêtre (Acer campestre) © Y .Martin / INPN Espèces

 

Comment planter l’érable champêtre au jardin ? 

Pour assurer la réussite de la plantation de l’érable champêtre (Acer campestre) au jardin, il est préférable de procéder durant l’hiver, lorsque l’arbre est en repos végétatif. Cet arbre rustique apprécie les emplacements ensoleillés ou mi-ombragés mais fait preuve d’une grande tolérance à l’ombre durant les dix premières années de sa vie, ce qui en fait un excellent choix pour les haies et les jardins ornementaux. En période de production de graines, ses besoins en lumière augmentent, nécessitant un emplacement plus ensoleillé.

Pour une plantation optimale, choisissez un lieu abrité du vent avec un sol bien drainé, car l’érable champêtre a des besoins modérés en eau et ne supporte pas les sols détrempés. 

  • Commencez par creuser un trou d’au moins trois fois la profondeur et la largeur de la motte de l’arbre. Cette taille généreuse permettra aux racines de bien s’établir.
  • Remplissez partiellement le trou avec de la terre de jardin enrichie en matière organique, afin de favoriser l’enracinement.
  • Placez ensuite la motte au centre du trou et comblez avec le reste de terre. Assurez-vous que le sommet de la motte soit au niveau du sol final.
  • Arrosez abondamment : Cet arrosage initial est essentiel pour aider l’arbre à s’établir.

 

Entretien et santé de l’érable champêtre 

L’érable champêtre est un arbre peu exigeant en termes d’entretien. Sur le plan sanitaire, l’érable champêtre est peu affecté par les maladies graves. Parmi les rares affections possibles, le champignon de la tache noire de l’érable (Rhytisma acerinum) peut provoquer l’apparition de taches noires spectaculaires sur les feuilles, sans pour autant nuire à la santé de l’arbre. Quelques pucerons et insectes défoliateurs tels que Lymantria et Operophtera peuvent aussi être présents, ainsi que la « maladie de la suie » causée par le champignon Cryptostroma corticale, favorisée par les périodes chaudes.

Champignon de la tache noire de l’érable (Rhytisma acerinum) © Alexandre Petzold / Biosphoto

 

Un atout écologique pour la biodiversité 

L’érable champêtre est particulièrement bien adapté aux haies champêtres, des milieux riches en biodiversité. Son système racinaire robuste stabilise les sols et réduit l’érosion, favorisant une meilleure infiltration de l’eau. Les haies contribuent également à la résilience des parcelles face au changement climatique, offrant protection aux cultures et aux bâtiments, et jouant un rôle dans la filtration et l’infiltration de l’eau.

De plus, l’érable champêtre est une ressource précieuse pour la pollinisation. Ses fleurs fournissent un pollen abondant et son nectar est très apprécié des abeilles, contribuant ainsi à la biodiversité. En associant cet arbre à d’autres essences locales telles que le cornouiller sanguin, la viorne lantane, le troène des bois ou l’alisier torminal, on crée des haies parfaitement adaptées aux conditions climatiques actuelles et futures, tout en préservant l’identité du paysage.

Haie bocagère inclut du noisetier, de l’aubépine, du cornouiller et d’autres arbustes indigènes © Jean-Michel Groult / Biosphoto

L’érable champêtre, en raison de sa tolérance aux variations de température, est un choix stratégique pour les aménagements paysagers à venir. Bien qu’il préfère les climats plus chauds, il est également résistant au froid et peut tolérer les extrêmes de température des zones continentales. Il joue un rôle clé et constitue un choix pertinent dans les différentes stratégies de reforestation et d’aménagement urbain pour répondre aux défis climatiques de demain.

 

Sources : 



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