Et si nous commencions cet article par un mini quizz : Quels sont ces amas que nous pouvons retrouver à l’extérieur des façades, sous le rebord d’une fenêtre, d’un balcon ou encore d’un toit ?
Vous l’avez ? Allez, encore quelques secondes de réflexion.
Ce sont…
Des nids d’hirondelles de fenêtre !
L’hirondelle de fenêtre, de son doux nom scientifique Delichon urbicum, est un des passereaux présents dans les villes et que nous pouvons retrouver partout en France métropolitaine. Migrant l’hiver vers la zone sahélienne et parfois jusqu’en Afrique du Sud, l’hirondelle de fenêtre revient vers nous à partir des mois de mars/avril.
Côté alimentation, l’hirondelle capture en vol des insectes de petite taille, qui font partie de ce qui est appelé le « plancton aérien ». Nichant à l’origine sous les surplombs rocheux des falaises, l’hirondelle de fenêtre s’est adaptée aux écosystèmes urbains en utilisant constructions et bâtiments comme nouveaux abris pour ses nids. Alors, tous aux balcons, fenêtres ou terrasses pour tenter d’observe l’hirondelle de fenêtre ! Les nids de ces hirondelles sont d’ailleurs assez caractéristiques. Ils sont constitués d’amas de boue (provenant des bords d’étangs, de flaques ou de ruisseaux) et construits par plusieurs partenaires. Cette construction prendrait entre 10 et 18 jours pour le couple d’oiseaux, qui y pondra 4-5 œufs couvés 13 à 19 jours. Les hirondelles sont, de plus, fidèles à leur site de reproduction et occupent, quand il est encore présent, le même nid d’une année sur l’autre. Ici, une vidéo montrant quelques hirondelles venir chercher leur matériel.
Comment la reconnaître ? Autrement que par son nid, l’hirondelle de fenêtre est également identifiable par son plumage.
Vue de dessus, elle paraît noire avec des reflets bleus et un croupion blanc tandis que l’ensemble du dessous du corps est blanc. Les ailes et la queue sont noires et sans reflets. La queue est nettement fourchue et les pattes sont emplumées de blanc. Elle peut être confondue avec sa cousine l’Hirondelle Rustique, mais cette dernière a une gorge rouge, et non blanche comme l’Hirondelle de fenêtre.
On distingue également l’hirondelle de fenêtre par son chant, à écouter juste ici.
Connaître l’hirondelle de fenêtre pour mieux la protéger ! L’hirondelle de fenêtre voit malheureusement ses populations décliner dangereusement avec une baisse de 42 % depuis 1989 selon le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) coordonné par le Muséum national d’Histoire naturelle et la LPO. Elle est aujourd’hui considérée comme quasi-menacée sur liste Rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, c’est-à-dire une espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises. Ce déclin serait causé par plusieurs facteurs tels que la diminution des ressources alimentaires, la disparition des ressources en boue liée à l’artificialisation des sols ou encore la destruction des nids considérés trop salissant par les habitants.
Afin de freiner ce dépérissement des populations, l’espèce a été inscrite à l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Cet arrêté permet d’interdire et punir la destruction intentionnelle ou l’enlèvement des œufs et des nids ainsi que la perturbation, destruction et la mutilation intentionnelles, la capture ou l’enlèvement des oiseaux dans leur milieu naturel.
Si vous souhaitez participer à la préservation des hirondelles de fenêtre ou en apprendre un peu plus sur cette espèce, nous vous invitions à aller faire un tour du côté du site de la LPO qui a monté un ensemble d’actions pour leur suivi et leur sauvegarde. Il est également possible sur cette même page d’observer en direct des nids d’hirondelles, alors foncez !
Pour aller plus loin :
- Lien vers le site LPO sur le programme STOC : https://www.lpo.fr/la-lpo-en-actions/connaissance-des-especes-sauvages/suivis-ornithologiques/oiseaux-communs/stoc
- Paquet, J. Y., Fouarge, J. P., Monmart, A., & Wargé, L. (2006). Quinze ans de suivi de l’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) dans les milieux ruraux, suburbains et urbains de l’entité de Namur.