Adoptez la gestion différenciée

Au jardin aussi la différence est une force !

Votre jardin est souvent (si ce n’est tout le temps) une mosaïque d’écosystèmes qui se différencient par leur biodiversité, par leur conditions climatiques (exposition au soleil, humidité, substrat plus ou moins rocheux) et par leur usages ou exploitation (piétinement plus ou moins fréquent, occupation du sol…). Et en écologie, comme ailleurs, ce sont ces différences, cette diversité qui favorisent les interactions entre et au sein des écosystèmes, les rendant plus résilients face aux nombreux chamboulements qu’ils subissent (1).

Jardin composé d’espaces tondus, laissés en évolution libre et de milieux humides et aquatiques. ©Pierre Huguet-Dubief

Chacun de ces fragments… ou parlons plutôt d’éléments de votre jardin, la fragmentation n’étant pas de bon augure en écologie… ne présente pas le même potentiel écologique selon leur composition, leur exposition ou encore leur exploitation. Notre approche doit donc, elle aussi, être différente. C’est le concept de la gestion différenciée.  Et pour planifier au mieux cette nouvelle approche, posez-vous un maximum de questions : Des endroits se développent-ils plus vite que d’autres ? Quels espaces puis-je laisser évoluer plus naturellement ? A quelles contraintes dois-je répondre ? Comment gagner du temps et de l’énergie ?

Une fois cette réflexion faite, essayez-vous à la création d’un plan de gestion de votre jardin, consistant à découper votre jardin en différentes zones, chacune correspondant à une fréquence ou une méthode de gestion. Pour les espaces les moins utilisés, dans lesquels une pousse haute est possible, privilégiez par exemple le fauchage à la tonte. Le fauchage évite une coupe trop rase (limitant ainsi la destruction des écosystèmes du sol) et un broyage involontaire de la faune comme peut le provoquer la tondeuse.  Favoriser la fauche c’est aussi diversifier et enrichir la composition de son jardin en réduisant la fréquence d’intervention et en permettant à un plus grand nombre d’espèces d’accomplir leur cycle de reproduction.

Exemple d’une allée fauchée, permettant la création d’un accès. ©CGaumont

Une gestion écologique passe aussi par une réflexion sur les périodes d’intervention. Chaque écosystème connaît des périodes plus actives ou primordiales que d’autres. Agir au mauvais moment sur votre milieu c’est potentiellement casser le cycle d’une espèce et mettre en péril l’ensemble de la biodiversité qui lui est associé.

Calendrier des périodes d’interventions à éviter. ©ARB Idf

Alors haut les mains ! Lâchons nos tondeuses, posons nos débroussailleuses et prenons feuilles et crayons pour faire le point sur notre jardin.

(1) Brandt, A., Butler, P., Handler, S., Janowiak, M., Shannon, P, Swanston, C. (2017). Integrating science and management to assess forest ecosystem vulnerability to climate change, Journal of Foresty. Integrating-Science-and-Management-to-Assess-Forest-Ecosystem-Vulnerability-to-Climate-Change.

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