Petits insectes sociaux très organisés, les termites ont très mauvaise réputation. En effet, on les connaît principalement à cause des dégâts qu’ils peuvent causer : bois des habitations, meubles, plantes sont autant de sources d’alimentation pour ces derniers. Bien qu’embêtant pour nous, l’alimentation des termites présentent cependant une fonction écologique particulière et importante dans la vie du sol, et leur mode de vie également. Nous allons chercher dans cet article à en savoir plus sur la biologie des termites, leur rôle écologique et les façons naturelles de lutter contre leurs dégâts.
Présentation des termites
Les termites, ou isoptères, sont un groupe de petits insectes comprenant plus de 2000 espèces se déclinant en plusieurs familles, dont les Rhinotermitidés qui comprend toutes les espèces européennes. En Europe, on retrouve les termites à l’état naturel dans les forêts de la moitié sud du continent (Espagne, France, Italie…), mais des colonies de termites sont aujourd’hui bien installées dans plusieurs zones urbaines.
Munis de pièces buccales broyeuses, les termites se nourrissent surtout de bois et de fragments de feuilles, ils sont dits xylophages. Une particularité intéressante des termites est que leur métamorphose est incomplète : leur stade adulte est similaire à leur état larvaire. Physiquement, le termite ressemble à une fourmi blanchâtre qui mesure de 4 à 10 mm de longueur, même s’ils sont biologiquement plus proches des blattes. Leur morphologie est variable selon leur rôle social : en effet, comme les fourmis, les termites ont une grande cohérence sociale et présentent une forte intelligence collective avec des individus morphologiquement adaptés à leur rôle social.
La vie sociale des termites
Les termites sont, comme les fourmis, des insectes sociaux. Leurs colonies, pouvant atteindre plusieurs milliers à quelques millions d’individus, s’organisent selon un système de castes (groupes sociaux) basé sur la division des tâches dans la colonie en fonction des caractéristiques morphologiques de chacun.
On retrouve d’abord les reproducteurs qui au stade imago (adulte), sont les seuls à être pourvus d’ailes et à pouvoir se reproduire. Ils quitteront le nid de la colonie pendant le vol nuptial et trouveront un endroit susceptible d’accueillir leur ponte pour fonder une nouvelle colonie. Ils ne représentent qu’un seul couple, le roi et la reine, cette dernière est le plus gros termite, elle peut mesurer jusqu’à 6 centimètres et elle sera le seul termite de la colonie à pondre. Le roi restera avec la reine pour lui fournir le sperme nécessaire à la fécondation. Si jamais l’un des deux reproducteurs meurt, une larve alors encore immature se développera totalement pour prendre sa place.
Parmi les autres castes, on retrouve :
- Les ouvriers qui sont les plus nombreux ; ils ne possèdent pas d’ailes, sont très blancs, stériles et aveugles. Ils effectuent les tâches élémentaires à la survie de la colonie : ils sont bâtisseurs, foreurs, s’occupent des œufs et nourrissent les larves et les soldats, des vrais employés polyvalents ! Ce sont eux qui sont responsables de la majorité des dégâts chez les humains car ils se nourrissent de cellulose.
- Les soldats qui sont reconnaissables à leur grosse tête pourvue de mandibules puissantes et à leur taille légèrement plus grande. Ils ont pour fonction la défense de l’habitat et peuvent aussi sécréter des substances chimiques de défense contre les prédateurs. Ne pouvant pas se nourrir par eux-mêmes dû à leurs grandes mandibules adaptées au combat, ils dépendent entièrement des ouvriers.
La colonie vit alors sous le sol, les termites ayant besoin d’une humidité constante avec une température relativement élevée. C’est donc souvent dans le sol que l’on retrouve la termitière, d’où partent les ouvriers en creusant des galeries pour aller chercher de la cellulose et alimenter la colonie.
Des fonctions écologiques importantes
Les termites jouent un rôle majeur dans les cycles biogéochimiques. En effet, dans plusieurs écosystèmes, principalement tropicaux, elles sont considérées comme des espèces clés de voute (espèce dont la disparition compromettrait la structure et le fonctionnement d’un écosystème.). Elles sont, au même titre que les vers de terre, des ingénieurs du sol. Leur rôle est ainsi très important pour plusieurs raisons :
- Ils décomposent la litière et l’incorporent au sol (dégradation de la cellulose pour enrichir le sol en matière organique).
- Ils construisent et maintiennent la structure du sol en creusant des galeries et en modifiant l’agrégation du sol.
- Ils contrôlent en partie la diversité et les activités microbiennes importantes pour la vie du sol.
- Ils protègent les plantes contre les maladies et les pathogènes du sol.
- Ils participent à l’infiltration et au stockage de l’eau dans les sols.
- Les termitières sont également des sources importantes de méthane et d’azote minérale, ce qui fait d’elles des vrais îlots de fertilité, auprès desquelles pourront se développer des plantes qui auront une richesse importante en nutriments.
Les termites sont ainsi considérés comme de bons indicateurs de la qualité des sols et leur présence est essentiel à la bonne santé des sols tropicaux.
Termites au jardin, comment lutter naturellement ?
Après ces informations les termites doivent vous sembler bien plus sympathiques à présent ! Mais malgré toutes ces qualités, les dégâts engendrés par les termites, principalement dans les habitations, peuvent être vraiment contraignant. Les termites raffolant de la cellulose, elles peuvent pénétrer dans les maisons et causer de sérieux dégâts aux bois morts, et peuvent également affecter certaines plantes et cultures.
Lorsque l’on veut planter des arbres sur un terrain à risques d’invasion de termites, les ravages de ces derniers peuvent constituer un problème majeur. Des produits chimiques existent pour éliminer ces insectes mais ils coûtent cher et sont dangereux pour l’environnement. Il existe plusieurs techniques qui permettent d’éloigner les termites naturellement :
- A la maison, des mesures préventives existent, comme contrôler régulièrement les meubles en bois pour déceler d’éventuels indices, garder le logement sec, réparer les fuites et évacuer l’eau stagnante, ou nettoyer les gouttières car les termites ont horreur du soleil et on besoin d’humidité pour se développer.
- Comme mesure temporaire, on peut utiliser des pièges en carton humide, riche en cellulose organique, ce qui attirera les termites. On peut ensuite déplacer le carton pour les délocaliser loin des maisons. Attention toutefois à ne pas les déplacer proches de maisons, ce qui favoriserait la prolifération des termites dans les habitations !
- Dans le jardin, on peut mélanger des fientes de poule au terreau qui servira à la plantation des jeunes plants d’arbres. De même, on peut répandre des cendres de feu de bois ou des tiges de céréales brûlées sur le sol autour de la base des jeunes plants : les termites détestent cela et laisseront les plants tranquilles !
- Certaines huiles essentielles se sont également montrées très efficaces pour repousser les termites, comme celles de vétiver, de clou de girofle, d’eucalyptus ou de géranium. L’huile de vétiver a notamment été étudiée et son efficacité de blocage et repoussage de termites a pu être démontrée sur longue durée !
- Il existe également des méthodes de contrôle biologique pour lutter contre les termites envahissants, comme les nématodes ou certaines bactéries qui peuvent traiter des termites en ayant moins de risque environnemental que les pesticides chimiques.