Une fois les saisons chaudes passées et les fruits récoltés, les arbres fruitiers sont parfois laissés à l’abandon jusqu’à la saison de récolte prochaine. Or, l’hiver est le moment idéal pour prendre soin d’eux, les arbres sont en période de repos végétatif, c’est à ce moment qu’il faut agir si on souhaite avoir de bons fruits et un arbre en bonne santé à la saison qui vient. Voici donc quelques conseils pour s’occuper de ses arbres fruitiers pendant l’hiver !
Jardin urbain enneigé © Philippe Giraud / Biosphoto
Retirer les fruits qui ne sont pas tombés
Fruit momifié en train d’être retiré © NouN / Biosphoto
En effet, les fruits qui ne tombent pas après l’été sont bien souvent porteur de maladies : on parle de fruits momifiés. Ce terme ne désigne pas des fruits entourés de bandage sortis de sarcophages, mais plutôt des fruits ratatinés sur la branche, atteints de moniliose (maladie dû à un champignon pathogène). Ces fruits, s’ils sont laissés sur l’arbre tout l’hiver, peuvent alors engendrer un ralentissement de croissance de l’arbre en affectant les jeunes pousses au printemps et également faciliter l’apparition d’autres maladies. C’est pour cela que dès la saison des récoltes est passée, il faut profiter de la défoliation de l’arbre durant la saison froide pour les repérer plus facilement et les retirer.
Retirer les plantes parasites gênantes
Coupe d’un suçoir du Gui attaché à une branche © Pascal Goetgheluck / Biosphoto
Certaines plantes peuvent se développer au détriment de l‘arbre fruitier, c’est le cas notamment du gui. Si on en repère, il vaut mieux le retirer pour ne pas se laisser déborder et qu’il affaiblisse notre arbre en lui pompant la sève grâce à des sortes de suçoirs qui s’introduisent sous l’écorce. Pour le retirer, il faut couper le gui au ras de la branche, avec une serpe ou une serpette selon la taille de la touffe. Si jamais les branches sont trop atteintes, on peut utiliser une scie d’élagage. Pour bien retirer le gui en profondeur, il est possible de creuser dans la branche avec une serpette pour enlever la partie du bois atteinte, car s’il reste des suçoirs, une nouvelle touffe peut apparaître dès l’année suivante. On peut alors recouvrir la plaie de produit cicatrisant comme le mastic à greffer pour protéger l’arbre.
En ce qui concerne le lierre, ce dernier n’est pas forcément nocif à l’arbre ce n’est ni un parasite, ni une plante nuisible contrairement à des idées reçues. Ainsi, il n’est pas nécessaire de le supprimer s’il se présente sur un arbre fruitier (voir notre article sur le lierre grimpant pour en savoir plus).
Enfin, on peut aussi penser aux mousses. Ces dernières ne sont à priori pas nocives pour l’arbre, hormis le fait qu’elles peuvent abriter des espèces de champignons pathogènes pour l’arbre. Si vous souhaitez les retirer, munissez-vous d’une brosse en paille de riz ou en poils en plastique dur, évitez les brosses à poils en métal trop agressives pour l’écorce. Coupez-ensuite les bois morts, sans oublier le produit cicatrisant !
Repérer et retirer le chancre
Le chancre est une maladie d’origine bactérienne repérables par des taches brunes et concave sur l’écorce et qui peuvent s’étendre sur les branches et le tronc. Elle entraîne aussi souvent une déformation de l’écorce avec des crevasses ou boursouflures. Cette maladie naît principalement en automne chez les arbres fruitiers quand l’arbre entre en repos végétatif.
Pose de mastic sur une plaie de taille sur pommier après avoir retiré du chancre © P. & M. Guinchard / Biosphoto
Si une branche est atteinte, il faut la couper et s’en débarrasser pour éradiquer les bactéries responsables. Il est possible d’appliquer sur la plaie un produit pour éviter la contamination comme de la bouillie bordelaise (attention aux quantités, voir la partie en dessous), et toujours appliquer le mastic cicatrisant.
Repérer et retirer des gourmands
Les gourmands sont des branches qui se développent près des coudes des autres branches et qui ne donnent pas de fruits. Pour favoriser la croissance des branches fruitières, il veut mieux les supprimer dès leur apparition afin d’empêcher leur développement. Il faut cependant faire attention à ne pas tailler nos arbres à tort et à travers, ce qui pourrait fortement les fragiliser ! (voir notre article consacré sur le sujet)
Placer des nichoirs à oiseaux
En effet, dès l’hiver les oiseaux commencent à sélectionner où ils vont établir leur nid, et avoir ces derniers à proximité de nos arbres peut s’avérer très utile pour lutter naturellement contre des ravageurs ou parasites !
Appliquer de la chaux sur les troncs
Appliquer de la chaux sur les arbres fruitiers est une méthode de prévention assez répandue et efficace. Cela permet de les protéger contre toute sortes d’organismes vivants, notamment des champignon ou parasites, limitant ainsi le risque de maladie. De plus, le badigeon de chaux protège également les troncs des jeunes arbres fruitiers contre les changements rapides de température (gel/dégel) durant l’hiver qui peuvent blesser les jeunes arbres fragiles.
Lutte contre les insectes grâce au chaulage du tronc © Jean-Michel Groult / Biosphoto
Pour appliquer le lait de chaux, il suffit d’utiliser un pinceau large à poils durs et commençant par le haut du tronc, puis descendre le long du tronc jusqu’au pied. L’écorce doit ainsi être recouverte en entier. Il est préférable de l’appliquer par temps sec, sans pluie et sans grand vent, en employant des gants !
Traitements anti-maladies
Si durant la saison des maladies ont été observées sur l’arbre, comme la tavelure ou autres maladies cryptogamique (provoqués par des champignons), ces dernières peuvent persister durant l’hiver et revenir de plus belle pendant le printemps. Une solution naturelle contre cela est le traitement par bouillie bordelaise (sulfate de cuivre) ou l’oxychlorure de cuivre. Attention néanmoins car ces traitements sont à base de cuivre, qui peut être néfaste pour le sol en grande quantité. Ainsi, il faut éviter d’employer des traitements de ce type contre tout type de maladie en excès et privilégier quelques méthodes adaptées au cas de figure rencontré sur nos arbres. (Voir notre article consacré aux dangers de la bouillie bordelaise).
Voilà, vous savez à présent comment chouchouter vos arbres fruitiers au mieux durant l’hiver !