Cultiver dans son jardin est une activité agréable pour beaucoup. Depuis peu, une tendance émerge sur le fait que le jardinage ne serait pas juste un hobby, mais pourrait aussi être thérapeutique.
La biodiversité et la santé
Des études en Amérique du Nord et en Europe montrent que les populations urbaines sont plus atteintes de certains troubles que les populations rurales. On dénote plus de cas d’obésité, de troubles de l’hyper activé, de dépression, de maladies cardio-vasculaires, d’asthme, de diabète, etc. Pour expliquer ces différences, l’hypothèse de manque de nature est apparue. Il n’a pas été prouvé directement que le contact de la nature a des effets sur ces maladies, mais des causes indirectes sont facilement identifiables. Par exemple, il a été prouvé que profiter d’espaces naturels diminue le stress, la tension artérielle et renforce le système immunitaire, symptômes qui, sur le long terme, peuvent intervenir dans l’apparition de ces pathologies. En plus de cela, il a été prouvé qu’au contact de la nature, le bien-être des personnes peut augmenter. Effectivement, des patients en hôpitaux, avec une vue sur un arbre, guérissent en moyenne plus vite que ceux dont la vue donne sur un mur. Ils semblent aussi moins souffrir. De plus, il a aussi été montré que les bénéfices psychologiques apportés par la fréquentation d’espaces verts augmentent avec la diversité du milieu. Or, une grande partie de la population vie sans avoir un contact de qualité avec des espaces naturels, posant donc le problème potentiel du manque de nature pour notre santé.
Les thérapies du contact avec la nature
Des écothérapies tirent parti des bénéfices thérapeutiques de la nature dans l’accompagnement de certaines maladies. Parmi ces écothérapies se trouve l’hortithérapie qui concentre sur le lien avec les plantes et le jardinage. Elle est pratiquée dans des jardins thérapeutiques qui sont aménagés spécialement en fonction du type de patient. Par exemple, si le public présente des problèmes de dos (rééducation ou vieillesse), des potagers surélevés sont aménagés. La végétation qu’on y retrouve est aussi utilisée pour stimuler les sens, rappeler des souvenirs, faisant ainsi travailler la mémoire et participant la communication. Ces jardins peuvent se trouver dans des hôpitaux, des EPHADs, des entreprises, dans des centres de réhabilitations, etc. Ils sont en général animés par du personnel de santé formé spécialement à ces activités. On retrouve des aides-soignants, infirmiers, médecins, psychiatres, kinésithérapeutes, ect.
Bilan des réussites
L’écothérapie et l’hortithérapie ont été pratiquées avec succès en Suède pour soigner des burn-out et au Danemark pour traiter des syndromes post-traumatiques. Les jardins de soins se révèlent aussi être de très bons outils pour l’accompagnement de patients atteints de la maladie l’Alzheimer, d’autisme, d’anorexie, etc. L’efficacité de ces jardins est due à l’aspect sensoriel mais aussi à l’aspect social. Les contacts humains y sont facilités à travers une activité commune et au symbolisme de la connexion avec la nature qui apaise. En plus de cela, voir le fruit de son travail grandir est une motivation supplémentaire qui aide les patients, notamment ceux en rééducation, à travailler.
L’hortithérapie est donc une méthode d’accompagnement utile qui booste la motivation des patients, les apaisent et les aide à continuer leur thérapie au quotidien. Ces premiers résultats encourageants vont peut-être servir à promouvoir l’importance de la biodiversité en ville pour ainsi profiter de ses effets sur notre bien-être et mieux comprendre le manque de nature.