L’abbaye de Fontfroide se trouve à quelques kilomètres de Narbonne, au sein du massif du même nom. Fondé en 1093, l’abbaye a été sans cesse agrandi et modifié jusqu’au début du XXe siècle, époque à laquelle elle est rachetée par Gustave Fayet, artiste, mécène et grand collectionneur d’art.
Entourant les bâtiments anciens à la poésie indéniable, le domaine et ses jardins regroupent bien des richesses naturelles.
Tout d’abord la roseraie, qui accueille près de 2500 rosiers différents ! Parmi eux se trouve la Rose « Abbaye de Fontfroide », créée spécialement pour le lieu par le rosiériste Guillot. La gestion de ces sujets est très exigeante comme nous l’explique Frédéric Sanche, jardinier en chef du domaine. En effet, si les créations des rosiéristes sont de véritables prouesses techniques et sensorielles, elles ne s’adaptent pas facilement à tous les climats et à tous les sols, surtout en étant ZéroPhyto. Certains massifs sont alors moins garnis que d’autres, hors de question de replanter ad vitam aeternam et de façon irraisonnée des espèces non adaptées ! Mais les rosiers sont aidés par tout un cortège d’insectes auxiliaires que l’on entend bourdonner. Les oiseaux ne sont pas en reste et se font un régal des chenilles de la pyrale du buis, préservant les sujets qui encadrent les massifs.
Toujours dans la roseraie, de beaux hôtels à insectes construits avec les déchets verts du domaine abritent coccinelles, papillons et comparses tout en s’intégrant très bien dans ce lieu aux fortes composantes patrimoniales.
Au-dessus de la roseraie se développent les terrasses d’un jardin inspiré par l’Italie et constante évolution depuis sa création par la mère d’un des abbé commanditaire. De nombreux gites pour la biodiversité se trouvent dispersés dans ces espaces, notamment des ruches et nichoirs. De nombreux rapaces chassant dans le massif vienne trouver refuge dans le domaine, parfois jusque dans l’abbaye, et un couple de chouettes hulottes veille silencieusement sur les visiteurs.
Dans cette partie du jardin les essences locales ont progressivement pris le dessus sur des espèces non indigènes plantées lors des derniers aménagements au début des années 2000. La palette végétale suit le cours naturel des choses ! Frédéric et son équipe se penchent aussi de plus en plus sur la question du changement climatique et de l’adaptabilité d’un jardin patrimonial à ses enjeux. Que planter pour assurer la pérennité des dispositifs paysagers ? Comment adapter son arrosage ? Comment préserver le rôle de conservatoire de la roseraie ?
Autant de questions qui verront se définir l’avenir du domaine.
N’hésitez pas si vous êtes dans la région Narbonnaise à faire étape dans ce lieu, membre du réseau des Jardins de Noé. Si vous croisez le couple de chouettes, partagez vos photos avec nous !
Prenez le temps de vous perdre dans le massif, découpé en milieux forestiers, prairies, vignes et cultures.