Un beau gazon anglais coupé au millimètre et d’un vert éclatant a souvent fait rêver plus d’un. Mais quand on y regarde de plus près, ce type d’aménagement est une catastrophe, aussi bien écologique qu’économique !
En effet, les fleurs qui viennent au printemps tapisser nos pelouses apportent du nectar aux insectes qui sortent de l’hiver et ont besoin de se requinquer. Ces insectes vont à leur tour nourrir de nombreux oiseaux. Ces fleurs sont donc bien utiles à la biodiversité ! Elles auront aussi leur rôle à jouer lors de la pollinisation des arbres fruitiers. Elles seront en effet un bon relai entre les différents sujets de votre verger et attireront encore plus d’auxiliaires pollinisateurs. Il est aussi important de noter que dans le règne végétal, très peu de plantes apprécient d’être tondues régulièrement. Avec une fréquence de tonte trop importante vous entrainerez la disparition progressive de certaines espèces et appauvrirez ainsi la biodiversité de votre jardin. Or souvenez-vous que plus le nombre d’espèces est important, plus ces dernières seront complémentaires et s’aideront !
Il peut être intéressant de repenser l’usage de son jardin et d’identifier les espaces qui, de par leur usage, nécessitent d’être tondus et ceux qui peuvent constituer un espace naturel, une prairie fleurie. Choisir de ne tondre qu’une partie du jardin – les bordures, des allées, des enclos, … – peut aussi être parti pris esthétique. A l’été, vous pouvez ainsi créer une atmosphère champêtre en ne tondant que des allées pour la promenade au milieu d’une prairie fleurie ou d’un verger.
Garder des hautes herbes vous aidera aussi à faire passer l’été à votre jardin. Une pelouse tondue ne produira pas la même quantité de rosée qu’une pelouse laissée plus haute, ce qui portera préjudice à votre sol pendant les fortes sécheresses. Ces dernières auront deux fois plus d’impact et entraineront des craquellements du sol. De plus, les tiges et fleurs de graminées jouent le rôle de capteur de l’humidité de l’air, humidité qu’ils transmettent ensuite au sol sous forme de gouttelettes. Les racines de vos arbres recevront ainsi de l’eau même en période de fortes chaleurs. Il peut alors être intéressant de garder une zone non tondue au pied de vos arbres et arbustes. Vous réduirez ainsi considérablement la fréquence de l’arrosage !
Limiter les tontes vous permet aussi d’agir sur l’émission des gaz à effet de serre : la prairie stocke le CO2 lorsque le gazon, du fait des tontes régulières, le relâche.
Et si vous ne pouvez pas éviter, il est possible de toutefois limiter les impacts de votre tonte en réglant au maximum la hauteur de coupe (réduisant ainsi la destruction des espèces au ras du sol), ou encore en tondant de l’intérieur vers l’extérieur de votre terrain (ou en organisant votre intervention sur deux ou trois jours) afin de laisser le temps à la faune de se réfugier sur un autre terrain ou sur les zones que nous ne tondrez pas.
Une dernière précaution à prendre avant de tondre : vérifier que votre pelouse n’abrite pas d’habitants comme les orvets ou les grenouilles qui pourraient être victime de la tondeuse ! Faites une ronde rapide pour repérer nids et éventuels terriers. Évitez aussi à tout prix d’utiliser des tondeuses automatiques, en particulier la nuit. Nombreux sont les hérissons à en être les innocentes victimes.
Sources :
https://www.promessedefleurs.com/conseil-plantes-jardin/blog/tonte-gestion-differenciee