En avril nous entrons dans la meilleure période pour observer un timide reptile, le lézard ocellé, Timon Lepidus de son nom scientifique, qui sort juste de son hibernation.
Le lézard ocellé est le plus grand lézard de France, et peut ainsi mesurer jusqu’à 75 cm, bien que les spécimens observés mesurent en majorité autour de 40 cm.
Outre sa taille, on le reconnait grâce à ses écailles noires et jaunes et ses ocelles bleues caractéristiques sur les flancs. Les jeunes ont des ocelles brunes qui tournent progressivement au bleu clair et foncent à l’âge adulte.
Il vit principalement dans des milieux secs de type méditerranéen et pourvus d’abris en réseau. Il s’installe ainsi entre des rochers, des fissures dans la roche ou parfois dans des terriers abandonnés.
Il se nourrit d’araignées ou de petits insectes et mollusques. Certains petits fruits de saison font aussi ses délices !
Son observation demande de l’organisation mais surtout de la patience. En effet, il est assez farouche et disparait souvent avant qu’on ait le temps de l’apercevoir. Parfois il opte pour une stratégie plus offensive en dressant sa tête et ouvrant grand sa bouche pour paraître plus impressionnant.
Mais rassurez-vous, il ne sera pas agressif pour autant et sa morsure restera sans danger ! Il est d’ailleurs nommé « gentil lézard du Languedoc » par François-Marie Daudin, le premier naturaliste à le décrire en 1802.
Sa répartition est très morcelée sur le territoire français : on le trouve surtout sur le littoral et arrière-pays méditerranéen, et la façade atlantique sud. Quelques poches d’habitas se trouvent aussi au sud-ouest du massif central.
Sa timidité ne l’empêche pas d’être en forte régression sur notre territoire. Il est ainsi considéré comme vulnérable sur la liste rouge mondiale des espèces en danger.
La poussée de l’urbanisation et de la reforestation a conduit à la fragmentation puis à la disparition des habitats. Il pâti aussi de la disparition de certain insectes dont il se nourrit, par exemple le coléoptère coprophage, victime de l’utilisation de pesticides et des traitements antiparasitaires utilisés notamment sur les ovins.
Les lézards vivants près des espaces urbains souffrent de la pression de la chasse des chats et chiens domestiques ou errants.
Il est alors interdit sur tout le territoire et en tout temps la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou la perturbation intentionnelle des animaux dans leur milieu naturel.
De jolies initiatives œuvrent pour sa préservation. Les vignerons de Cascatel dans l’Aube ont ainsi développé un programme d’étude pour inventorier puis protéger ce lézard. 22 individus ont pu être photographiés sur neuf sites d’étude dont le biotope convient parfaitement à l’espèce.
Dans les dunes Vendée, des individus ont été observées en 2019 après plus de 40 ans d’absence. L’ONF agit activement pour leur protection, notamment en s’assurant que les chiens domestiques ne déciment pas les populations de lapins qui cohabitent avec le lézard ocellé dans leurs terriers.
Source : https://lezard-ocelle.org