Installer des graminées au jardin

Les graminées, une grande, très grande famille

Qu’on se l’accorde, les graminées, c’est 750 genres et plus de 12 000 espèces réparties sur le globe tout entier, reculées jusqu’aux régions les plus froides, ayant colonisé près de 20% de la couverture végétale mondiale. Elles participent activement à l’alimentation animale – humaine comprise – et constituent parfois la seule trace ou la dominance végétale d’un site – comme les pelouses alpines. Si leur superficie semble si importante, c’est donc et aussi grâce à leur intérêt économique, les céréales, plantes ornementales, roseaux et bambous étant membres de cette grande famille. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si le mot « graminée » vient du latin gramen qui signifie « herbe ».

(Source : Samuel Dhier / Biosphoto)

Pour reconnaître une graminée, il suffit d’observer sa tige cylindrique creuse à l’exception des nœuds, ses feuilles alternes, son inflorescence en épillets et sa floraison réduite aux organes sexuels.

 

On les appelle aujourd’hui les poacées.

Des avantages multiples !

L’association des stipes aux agapanthes et centaurées procure finesse et légèreté, offre des sensations de liberté que ne peuvent apporter que les graminées… Mais si l’aspect esthétique ne vous suffit pas, voici quelques spécificités supplémentaires susceptibles de vous intéresser :

  • Une consommation en eau réduite. Très, très réduite et ça tombe bien puisque la raréfaction de la ressource en eau tend à devenir une problématique future. Tout dépend bien sûr de la graminée choisie, mais un grand nombre de plantes s’associent sans peine aux jardins secs et… aux plantes aromatiques !
  • Les maladies et parasites sont peu nombreux et la plante gagne en robustesse au fil des années, le tout sans entretien et sans engrais.
  • Leur taille et aspect peut faire office d’excellent brise-vue et vent ou de couvert végétal /paillage une fois coupé, d’autant qu’elles ne perdent pas, le plus souvent, leurs feuilles en hiver.
  • La plantation et l’entretien des graminées est facile pour peu que l’on sache les réguler et diminuer leur prolifération. Pour cela, il suffit en général de couper les fleurs et limiter le développement racinaire en délimitant sa surface à l’aide d’une bâche.
  • Elles constituent un formidable abri naturel pour la biodiversité, accueillant insectes auxiliaires, hérissons et petite faune.
  • Certaines poacées, comme la fétuque rouge Festuca rubra, sont utilisées dans la phytoremédiation, une méthode visant à dépolluer les sols et/ou les eaux.
  • Elles peuvent être associées à un grand nombre d’espèces, même grimpantes puisque ces dernières pourront parfois les utiliser comme tuteur.
  • Enfin, les graines peuvent être transformées en farine ou simplement cuites pour une consommation aux usages variés.

(Source : Friedrich Strauss / Biosphoto)

Si vous souhaitez vous y intéresser davantage, il faudra privilégier une plantation en fin d’automne et effectuer une taille au printemps pour les graminées dont les feuillages sèchent intégralement. Néanmoins, cette famille comprend un tel nombre d’espèces qu’il faudra rester attentif aux besoins spécifiques de la plante ! Enfin, il faudra évidemment porter une attention particulière aux graminées plus ou moins allergènes, en particulier s’il y a déjà des prédispositions. Les graminées étant anémophiles – les pollens sont dispersés par le vent – il sera difficile de lutter contre elles. Si vous êtes néanmoins fortement sensibles aux pollens, il faudra couper les fleurs le plus tôt possible. Bannissez également toutes les graminées fourragères et céréalières, hautement allergènes, au profit des graminées d’ornement : Calamagrostis, fétuque bleue (Festuca glauca), laîches (Carex), luzule des bois (Luzula sylvatica), roseau de Chine (Miscanthus sinensis)…

 

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