A l’occasion de la Fête de la Nature, un des super-milieux mis en avant sera le jardin naturel en ville, oasis de biodiversité. Son pouvoir : protéger la biodiversité des effets néfastes de l’urbanisation et permettre la mobilité et la sauvegarde de certaines espèces, notamment les insectes, que nous voyons disparaitre dans nos villes de béton.
Ce rôle particulièrement important de sauvegarde et de reconquête de la biodiversité dans les milieux urbanisés, c’est ce que l’Observatoire de la Biodiversité des Jardins nous apprend grâce aux 10 ans d’observation des papillons communs par le public. En substance, la présence des jardins, aussi petits soient-ils, atténue significativement les effets délétères de l’urbanisation sur la plupart des papillons recensés. Les scientifiques prouvent notamment que les jardins les plus bénéfiques aux « papillons des villes » sont les plus sauvages, les plus nourrissants et exempts de tout produit phytosanitaire.
Les résultats de l’étude menée en 2016 parlent d’eux-mêmes :
Référence : Fontaine, B., Bergerot, B., Le Viol, I., & Julliard, R. (2016). Impact of urbanization and gardening practices on common butterfly communities in France. Ecology and Evolution, 6(22), 8174-8180.
L’utilisation de pesticides par les jardiniers amateurs a une influence négative non seulement sur le nombre de papillons observés (abondance) mais également sur le nombre d’espèces rencontrées (richesse). Ainsi l’usage ne serait-ce que d’un pesticide diminue en moyenne de moitié le nombre d’espèces de papillons observées dans les jardins ! Et ce quel que soit leur surface et leur emplacement (en ville ou à la campagne).
Les espèces de papillons les plus sensibles à l’urbanisation sont aussi celles qui sont les plus sensibles à la présence des plantes sauvages et nectarifères. Ainsi en favorisant ces plantes dans les jardins urbains privés individuels, mais aussi dans les jardins publics, on participe à la protection des papillons.
Même à votre échelle vos gestes ont un impact et sont donc essentiels pour la sauvegarde de la biodiversité. Vous les jardiniers citadins, vous êtes les gardiens de ce patrimoine et c’est grâce à vous qu’il est encore possible de croiser en ville petites bêtes et papillons !