Comment bien tailler les arbres ?

Pour des arbres en bonne santé !

arbre

© Pixabay

Dans la nature, aucun arbre n’a besoin d’être taillé. L’Homme, depuis des siècles, a pratiqué la taille à des fins utilitaires (bois, vannerie, ver à soie, production fruitière…) ou esthétique. Aujourd’hui, cette pratique est toujours largement utilisée. Avant d’intervenir sur un sujet, il est question de se poser les bonnes questions et de respecter au maximum la physiologie de l’arbre que l’on souhaite tailler.

Pourquoi la taille n’est pas bénéfique pour l’arbre ?

Toute taille est une agression qui fragilise l’arbre, elle supprime des réserves dans les organes taillés, elle a un impact sur le système racinaire, elle induit des difficultés de reprise des branches coupées et affaiblit le système de défense. Chaque coupe est une porte ouverte aux maladies. Prendre soin des arbres en n’effectuant des élagages que quand cela est strictement nécessaire et de manière raisonnée permettra de mieux laisser les arbres se défendre et se développer naturellement. Mais alors, pourquoi avez-vous le sentiment qu’une taille sévère permet de redonner de la vigueur à l’arbre ? Après chaque taille importante, on voit en effet repousser très rapidement de nombreuses petites branches : les « rejets ». Ce sont des branches à développement rapide que l’arbre produit pour compenser. Mais ces nouvelles branches sont fragiles et ont une forte prise au vent. Toute taille drastique déséquilibre l’arbre et affaiblit sa résistance mécanique. Pour respecter au mieux la physiologie de l’arbre, il vaut mieux effectuer une taille raisonnée.

Qu’est-ce que la taille raisonnée?

La taille raisonnée est une méthode qui consiste à préserver au maximum le port naturel, la santé et l’esthétique de l’arbre. Il est question de tailler le moins possible et de respecter sa physiologie. Cette pratique vise à trouver un équilibre entre le potentiel vital d’un arbre et les besoins de son propriétaire.

La première règle d’une taille raisonnée, c’est le choix de l’essence et de l’emplacement dans le jardin. Prendre en compte le développement de l’arbre et sa taille adulte (que soit la hauteur ou l’envergure du houppier) en choisissant un espace bien dimensionné vous évitera des tailles sévères. La taille de formation peut également être une bonne option : elle permet de conduire les jeunes arbres afin de les adapter aux contraintes du site et de cette façon d’anticiper les interventions éventuelles qui auraient dues être réalisées, une fois l’arbre devenu adulte. Cette méthode est la moins traumatisante pour le végétal.

Savoir tailler un arbre dans les règles de l’art n’est pas à la portée de tous. Ainsi, dans certains cas, il est recommandé de faire appel à un élagueur arboriste, qui est en capacité de grimper dans les grands arbres et connaît les bons gestes de la taille raisonnée. Il effectuera des tailles avec les meilleurs angles de coupe et sectionnera de préférence des branches de faible diamètre, pour lesquelles le recouvrement des plaies de coupe par un bourrelet cicatriciel est plus rapide.

Cependant, quelques actions de coupe seront plus facilement à la portée de chacun. Supprimer le bois mort, alléger les ramures jugées trop touffues, enlever les branches basses pour remonter le houppier, sont des opérations qu’il faut entreprendre sur des arbres jeunes et assez régulièrement pour ne pas avoir à couper plus tard des branches de grand diamètre, qui auront du mal à cicatriser.

Quelle est la période la plus propice pour tailler les arbres ?

On a longtemps pensé qu’il était préférable de tailler les arbres en hiver. Pendant cette période, les arbres sont dépourvus de feuilles, il est plus facile d’évaluer les branches à couper. Etant au repos végétatif, leurs réserves sont maintenues lors de la taille. Cependant, il n’y a pas que des avantages à tailler un arbre en hiver. En période de gel, il est plus dangereux pour l’élagueur de grimper dans les arbres, les branches devenant cassantes. La cicatrisation de l’arbre est impossible du fait du repos végétatif, il devra attendre le printemps pour entamer la cicatrisation des plaies laissant ainsi la porte ouverte aux maladies. Une taille hivernale est aussi plus sujette à la production de rejets à l’endroit de la coupe ou en amont, là où les réserves sont stockées. Ces branches sont fragiles et épuisent l’arbre qui pioche sur ses réserves.

On se tourne de plus en plus vers ce que l’on appelle la taille en vert. Cela veut dire que l’on taille au moment où l’arbre est en activité végétative et qu’il est pourvu de feuilles. Cette taille doit être effectuée de préférence à la fin du printemps ou au début de l’été. Eviter de tailler après août, pour ne pas exposer au gel les jeunes pousses encore fragiles. Le début du printemps est également une période peu propice pour la taille car c’est le moment de la montée en sève des arbres. La coupe engendra un écoulement important de la sève.

Le grand intérêt de la taille en vert est la cicatrisation rapide des plaies par la formation du bourrelet cicatriciel et la mise en place immédiate de barrières chimiques pour protéger l’arbre des pathogènes.

Qu’elle soit faite en vert ou en hiver, une taille raisonnée doit prendre en compte la physiologie de l’arbre. Vous aurez ainsi dans vos jardins des arbres en bonne santé avec un beau port naturel. Mais n’oubliez pas : la taille n’est pas obligatoire !

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