L’acte de prédation du chat domestique

Quel prédateur se cache derrière notre animal de compagnie ?

Avec plus de 12 millions de représentants dans nos maisons, le chat a supplanté le chien dans le coeur des français.

Mais ce petit félin qui a conservé ses instincts de chasse est un prédateur de notre biodiversité des jardins. Une étude se penche aujourd’hui sur son impact dans l’équilibre entre proies et prédateurs.

Quel prédateur se cache derrière notre animal de compagnie ?

© Bruno Mathieu / Biosphoto

Petite histoire du chat

Le chat domestique (Felis silvestris catus) est un carnivore, de la famille des Félidées. Il appartient au genre Felis.

Si on lui attribuait une parenté avec le chat forestier européen, il n’en est rien ! L’ancêtre du chat domestique est une sous-espèce sauvage du genre Felis silvestris. Cette sous-espèce, originaire d’Egypte et Proche-Orient, est proche du chat ganté africain (Felis silvestris lybica) dont elle a conservé le goût pour les espaces ouverts et la chasse nocturne.

La domestication du chat a débuté vers 4000 ans avant Jésus-Christ.

Présent dès l’époque romaine en France métropolitaine, le chat est haï au Moyen-Age car on l’assimile alors à une créature du Diable. Il devient ensuite plus populaire, et c’est à la Renaissance qu’on lui attribue un rôle qui va bien au-delà de sa mission de chasseur de rongeurs : animal de compagnie.

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© M. Berger / Biosphoto

Fiche d’identité du chat

Longueur totale du chat : de 60 à 95 cm en moyenne

Longueur tête + tronc : 40 à 60 cm

Queue : 24 à 35 cm

Poids moyen : 2 à 4,5 kg pour les femelles, 3 à 6 kg pour les mâles (jusqu’à 10kg pour les plus gros spécimens)

Longévité : 3 à 20 ans selon les conditions de vie

Gestation : 63 à 65 jours, pour 3 à 6 chatons en général

Le chat est un prédateur qui oriente son régime alimentaire vers les petits mammifères et les petits passereaux, mais qui peut également faire preuve d’un très grand opportunisme face à l’abondance des populations de proies.

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© D. Gest / Biosphoto

Quelques exemples de l’impact de la prédation du chat

Le chat domestique peut contribuer à réguler certaines populations de rongeurs. Sur quelques îles, où l’animal a été introduit récemment et provoque des dégâts sur la faune native, il est prouvé que le chat contribue à limiter les populations de certains rongeurs, qui pourraient eux-mêmes causés d’importants dégâts. Une forme d’équilibre peut ainsi être établi.

En Australie, le chat a été apporté par les Colons au XIXème siècle, dans le but de limiter les populations grandissantes de lapins et rats (espèces également importées par l’Homme). La prédation du félin ne se limite néanmoins pas à quelques rongeurs bien identifiés, mais peut concerner des groupes d’espèces plus sensibles ou en déclin. En Australie, le chat a ainsi causé la disparition de 28 espèces de marsupiaux.

Depuis, différentes études réalisées aux Etats-Unis et en Angleterre démontrent l’impact de la prédation du chat sur la biodiversité domestique. Une étude a ainsi établi que sur 70 espèces chassées, près de 60% sont des rongeurs indésirables.

En France, le sujet a été peu étudié et essentiellement sur les îles bretonnes où les oiseaux océaniques, nichant au sol, souffrent de la présence du chat.

Toutefois, on peut distinguer une différence significative du phénomène de prédation entre les zones périurbaines, où les chats sont nombreux dans ces espaces restreints, et les zones rurales plus étendues, où la densité de chats se répartit sur l’ensemble du territoire.

 

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© G. Soury / Biosphoto

Chat et biodiversité : une étude française pour comprendre l’acte de prédation du chat dans nos jardins

Actuellement, une étude réalisée conjointement par le Muséum national d’Histoire naturelle et débutée en juillet 2015 a permis de récolter plus de 12 000 observations recensant 14 000 proies. Sur les 135 espèces identifiées, près de 80 sont des oiseaux. Toutefois, environ 50% des proies sont des rongeurs dits « indésirables ».

Il a été démontré que le nourrissage n’influe pas sur la quantité de proies rapportées, de même pour le temps passé dehors.

Cependant, les espèces chassées seront différentes selon le moment de la journée durant laquelle le chat sort. En ce sens, les chats sortant la nuit chasseront plus les chauves-souris alors que les chats diurnes s’intéresseront plutôt aux oiseaux commes les passereaux. Certains chats vont jusqu’à se spécialiser dans le choix de leurs proies.

Cette recherche contribue à une meilleure compréhension des écosystèmes urbains et périurbains ainsi que leur fonctionnement. Elle a également eu l’avantage inattendu de permettre l’acquisition de nouvelles connaissances sur des espèces mal connues comme le muscardin, petit rongeur au mode de vie arboricole peu connu bien qu’étant réparti sur l’ensemble de l’Europe.

Plus généralement, les études permettront par la suite d’identifier les solutions envisageables pour mieux préserver la faune des jardins sans être obligé d’enfermer son chat chez soi.

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  1. Joel B

    Bonjour,
    Mon jardin est envahi par les chats domestiques du quartier qui le souillent et en abiment les plantations. Les propriétaires n’en ayant cure, que puis-je faire pour m’en protéger ? Pour éviter qu’ils ne viennent dans mon jardin ?

    Merci d’avance de vos réponses
    Bien cordialement
    Joël